Livre de Jérémie 20,10-13. Moi, Jérémie, j’entends les calomnies de la foule : « Dénoncez-le ! Allons le dénoncer, celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. » Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent : « Peut-être se laissera-t-il séduire… Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche ! » Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable. Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c’est à toi que j’ai remis ma cause. Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants.
Psaume 69(68)
C'est pour toi que j'endure l'insulte, que la honte me couvre le visage : Je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. L'amour de ta maison m'a perdu ; on t'insulte, et l'insulte retombe sur moi.
Et moi, je te prie, Seigneur : c'est l'heure de ta grâce ; dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi. Réponds-moi, Seigneur, car il est bon, ton amour ; dans ta grande tendresse, regarde-moi.
Les pauvres l'ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles, il n'oublie pas les siens emprisonnés. Que le ciel et la terre le célèbrent, les mers et tout leur peuplement !
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,12-15. Frères, nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché. Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde, mais le péché ne peut être imputé à personne tant qu’il n’y a pas de loi. Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse, la mort a établi son règne, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. Or, Adam préfigure celui qui devait venir. Mais il n'en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,26-33.
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
ANGÉLUS 21 juin 2020 Dans l'Evangile de ce dimanche(cf. Mt10, 26-33) retentit l'invitation que Jésus adresse à ses disciples à ne pas avoir peur, à être forts et confiants face aux défis de la vie, en les avertissant à l'avance des adversités qui les attendent. Le passage d'aujourd'hui fait partie du discours missionnaire, avec lequel le Maître prépare les apôtres à la première expérience d'annonce du Royaume de Dieu. Jésus les exhorte avec insistance à “ne pas avoir peur”. La peur est l'un des ennemis les plus laids de notre vie chrétienne. Jésus exhorte: «N'ayez pas peur», «N'ayez pas peur». Et Jésus décrit trois situations concrètes qu'ils devront affronter.
Tout d'abord, la première, l'hostilité de ceux qui voudraient faire taire la Parole de Dieu, en l'édulcorant, en la diluant, ou en réduisant au silence celui qui l'annonce. Dans ce cas, Jésus encourage les apôtres à diffuser le message de salut qu'Il leur a confié. Pour le moment, Il l'a transmis avec précaution, presque en cachette, dans le petit groupe des disciples. Mais eux devront parler “au grand jour”, c'est-à-dire ouvertement, et annoncer “des toits” – c'est ce que dit Jésus –, c'est-à-dire publiquement, son Evangile.
La deuxième difficulté que les missionnaires du Christ rencontreront est la menace physique contre eux, c'est-à-dire la persécution directe contre leurs personnes, jusqu'à la mort. Cette prophétie de Jésus s'est réalisée à toutes les époques: c'est une réalité douloureuse, mais elle atteste la fidélité des témoins. Combien de chrétiens sont persécutés aujourd'hui aussi dans le monde entier! Ils souffrent pour l'Evangile avec amour, ce sont les martyrs de notre époque. Et nous pouvons dire avec certitude qu'ils sont plus nombreux que les martyrs des premiers temps: tant de martyrs, seulement parce qu'ils sont chrétiens. A ces disciples d'hier et d'aujourd'hui qui souffrent de la persécution, Jésus recommande: «Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne sauraient tuer l'âme» (v. 28). Il ne faut pas se laisser effrayer par ceux qui cherchent à éteindre la force évangélisatrice par l'arrogance et la violence. En effet, ces derniers ne peuvent rien contre l'âme, c'est-à-dire contre la communion avec Dieu: personne ne peut enlever celle-ci aux disciples parce qu'elle est un don de Dieu. La seule peur que le disciple doit avoir est celle de perdre ce don divin, la proximité, l'amitié avec Dieu, en renonçant à vivre selon l'Evangile et en se procurant ainsi la mort morale, qui est l'effet du péché.
Le troisième type d'épreuve que les disciples devront affronter est indiqué par Jésus dans la sensation, dont certains pourront faire l'expérience, que Dieu lui-même les a abandonnés, en restant éloigné et silencieux. Ici aussi, il exhorte à ne pas avoir peur, car bien que traversant ces épreuves et d'autres, la vie des disciples est solidement entre les mains de Dieu, qui nous aime et nous protège. Elles sont comme les trois tentations: édulcorer l'Evangile, le diluer; la deuxième, la persécution; et la troisième, la sensation que Dieu nous a laissés seuls. Jésus aussi a souffert cette épreuve dans le jardin des oliviers et sur la croix: «Père, pourquoi m'as-tu abandonné?», dit Jésus. On ressent parfois cette sécheresse spirituelle; nous ne devons pas avoir peur. Le Père prend soin de nous, parce que notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui importe c'est la franchise, c'est le courage du témoignage, du témoignage de foi: “reconnaître Jésus devant les hommes” et aller de l'avant en faisant du bien.
Que la Très Sainte Vierge, modèle de confiance et d'abandon en Dieu à l'heure de l'adversité et du danger, nous aide à ne jamais céder au découragement, mais à nous confier toujours à Lui et à sa grâce, parce que la grâce de Dieu est toujours plus puissante que le mal.
ANGÉLUS 25 juin 2017 Dans l’Evangile d’aujourd’hui (cf. Mt 10, 26-33), après avoir appelé et envoyé ses disciples en mission, le Seigneur Jésus les instruit et les prépare à affronter les épreuves et les persécutions qu’ils rencontreront. Partir en mission, ce n’est pas faire du tourisme, et Jésus avertit les siens: «Vous rencontrerez des persécutions». Il les exhorte ainsi: «N’allez donc pas les craindre! [les hommes]. Rien, en effet, n’est voilé qui ne sera révélé […]. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour […]. Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme» (vv. 26-28). Ils ne peuvent tuer que le corps, ils n’ont pas le pouvoir de tuer l’âme: de ceux-là, n’ayez pas peur. L’envoi en mission par Jésus ne garantit pas aux disciples le succès, de même qu’il ne les met pas à l’abri des échecs ni des souffrances. Ils doivent tenir compte de la possibilité du refus comme de la persécution. Cela fait un peu peur, mais c’est la vérité.
FAUSTI - "Ne craignez pas, dit Jésus aux Apôtres, après les avoir envoyés comme des brebis au milieu des loups. La peur est le premier moteur de l'action humaine, elle ne devrait être que le frein ! Il est juste d'éviter les dangers de la vie, mais il ne faut pas en faire un souci qui détourne de toute occupation. L'instinct de conservation est sain en soi. Il sert à éviter le mal. Mais c'est un principe insuffisant pour vivre, si en même temps il n'y a pas de confiance dans le bien. Sans confiance, l'homme est bloqué et désespéré, sans peur, il est déstabilisé et imprudent, seuls les inconscients, à part les dictateurs, n'ont pas peur ; mais il faut avoir peur pour eux et d'eux ! La confiance et la peur sont deux principes antagonistes, tous deux nécessaires. Le second principe abonde, le premier, en revanche, se raréfie. Le Seigneur est venu nous donner une confiance en Lui qui nous libère de la peur de la mort, dont l'ennemi nous tient en esclavage jusqu'à la fin de notre vie (Hé 2.15). La mort est un événement naturel. Elle n'est pas un mal, même si, à cause du péché, nous la vivons mal ! Il est juste de ne pas la rechercher, mais il est démoniaque de la rejeter. Nous sommes mortels, mais notre limite n'est pas la fin de nous-mêmes, comme le craint notre égoïsme, mais le début de l'Autre et de notre communion avec Lui. Le début et la fin de notre vie ne sont pas le rien que nous craignons, mais le Père qui nous aime et que nous aimons. L'amour parfait chasse toute crainte (1 Jn 4,18). Tant que nous vivons, notre amour n'est pas encore parfait. C'est pourquoi nous avons aussi peur, mais nous ne sommes pas dominés par la peur. L'apôtre, bien qu'il ressente la peur et l'incertitude (1 Co 2,3), ne se laisse pas guider par elles, mais par l'Esprit de Celui qui a donné sa vie pour tous (2 Co 5,14). La peur de la mort ne doit pas devenir une philosophie de vie. Que notre "philosophie" soit "l'amour de la sagesse" du Père. L'homme est toujours tiraillé entre deux amours : celui de la sagesse de la chair, qui se ferme dans la peur de la mort, et celui de la sagesse de l'Esprit, qui s'ouvre à la confiance et à la vie. Chaque fois, il doit décider lequel il veut épouser. Le passage est marqué par trois impératifs. "Ne crains pas", suivi de motivations. La peur fait faire ce que l'on craint, seule la confiance fait faire ce que l'on veut. Le jugement de Dieu, je le fais moi-même ici-bas. Si, dans le quotidien des actions et dans la nature extraordinaire des persécutions, je reconnais le Fils comme un frère, je suis reconnu par le Père. Je le reconnais comme une reconnaissance d'amour. Il m'a aimé le premier et s'est donné pour moi (Ga 5,20) ; et moi, dans mon plus jeune frère, je reconnais Celui (18,5) qui, pour reconnaître tous, s'est fait le dernier et le serviteur de tous (Mc 9,35). Mon avenir éternel devant le Père dépend de ma reconnaissance actuelle devant les hommes du Fils qui, dans la chair du dernier, sera présent jusqu'à la fin du monde pour nous sauver : Le "formidable" jugement de Dieu, la seule chose qui compte et qui reste de l'histoire, est remis entre mes mains, confié à ma responsabilité. Je suis son juge, et donc mon propre juge ! Reconnaître n'est pas seulement une question de lèvres. C'est Lui appartenir avec le cœur et avec la vie. "Quiconque me reconnaît devant les hommes", je réalise moi-même le jugement de Dieu ici-bas : si, dans les actes quotidiens et dans l'extraordinaire des persécutions, je reconnais le Fils comme mon frère, je suis reconnu par le Père. Je le reconnais par reconnaissance d'amour.
Livre de Jérémie 20,10-13.
RispondiEliminaMoi, Jérémie, j’entends les calomnies de la foule : « Dénoncez-le ! Allons le dénoncer, celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. » Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent : « Peut-être se laissera-t-il séduire… Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche ! »
Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable.
Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c’est à toi que j’ai remis ma cause.
Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants.
Psaume 69(68)
C'est pour toi que j'endure l'insulte,
que la honte me couvre le visage :
Je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
L'amour de ta maison m'a perdu ;
on t'insulte, et l'insulte retombe sur moi.
Et moi, je te prie, Seigneur :
c'est l'heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.
Réponds-moi, Seigneur,
car il est bon, ton amour ;
dans ta grande tendresse, regarde-moi.
Les pauvres l'ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n'oublie pas les siens emprisonnés.
Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !
Lettre de saint Paul Apôtre
aux Romains 5,12-15.
Frères, nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché.
Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde, mais le péché ne peut être imputé à personne tant qu’il n’y a pas de loi.
Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse, la mort a établi son règne, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. Or, Adam préfigure celui qui devait venir.
Mais il n'en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Matthieu 10,26-33.
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu.
Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille.
Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.
Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
PAPE FRANÇOIS
EliminaANGÉLUS 21 juin 2020
Dans l'Evangile de ce dimanche(cf. Mt10, 26-33) retentit l'invitation que Jésus adresse à ses disciples à ne pas avoir peur, à être forts et confiants face aux défis de la vie, en les avertissant à l'avance des adversités qui les attendent. Le passage d'aujourd'hui fait partie du discours missionnaire, avec lequel le Maître prépare les apôtres à la première expérience d'annonce du Royaume de Dieu. Jésus les exhorte avec insistance à “ne pas avoir peur”. La peur est l'un des ennemis les plus laids de notre vie chrétienne. Jésus exhorte: «N'ayez pas peur», «N'ayez pas peur». Et Jésus décrit trois situations concrètes qu'ils devront affronter.
Tout d'abord, la première, l'hostilité de ceux qui voudraient faire taire la Parole de Dieu, en l'édulcorant, en la diluant, ou en réduisant au silence celui qui l'annonce. Dans ce cas, Jésus encourage les apôtres à diffuser le message de salut qu'Il leur a confié. Pour le moment, Il l'a transmis avec précaution, presque en cachette, dans le petit groupe des disciples. Mais eux devront parler “au grand jour”, c'est-à-dire ouvertement, et annoncer “des toits” – c'est ce que dit Jésus –, c'est-à-dire publiquement, son Evangile.
La deuxième difficulté que les missionnaires du Christ rencontreront est la menace physique contre eux, c'est-à-dire la persécution directe contre leurs personnes, jusqu'à la mort. Cette prophétie de Jésus s'est réalisée à toutes les époques: c'est une réalité douloureuse, mais elle atteste la fidélité des témoins. Combien de chrétiens sont persécutés aujourd'hui aussi dans le monde entier! Ils souffrent pour l'Evangile avec amour, ce sont les martyrs de notre époque. Et nous pouvons dire avec certitude qu'ils sont plus nombreux que les martyrs des premiers temps: tant de martyrs, seulement parce qu'ils sont chrétiens. A ces disciples d'hier et d'aujourd'hui qui souffrent de la persécution, Jésus recommande: «Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne sauraient tuer l'âme» (v. 28). Il ne faut pas se laisser effrayer par ceux qui cherchent à éteindre la force évangélisatrice par l'arrogance et la violence. En effet, ces derniers ne peuvent rien contre l'âme, c'est-à-dire contre la communion avec Dieu: personne ne peut enlever celle-ci aux disciples parce qu'elle est un don de Dieu. La seule peur que le disciple doit avoir est celle de perdre ce don divin, la proximité, l'amitié avec Dieu, en renonçant à vivre selon l'Evangile et en se procurant ainsi la mort morale, qui est l'effet du péché.
Le troisième type d'épreuve que les disciples devront affronter est indiqué par Jésus dans la sensation, dont certains pourront faire l'expérience, que Dieu lui-même les a abandonnés, en restant éloigné et silencieux. Ici aussi, il exhorte à ne pas avoir peur, car bien que traversant ces épreuves et d'autres, la vie des disciples est solidement entre les mains de Dieu, qui nous aime et nous protège. Elles sont comme les trois tentations: édulcorer l'Evangile, le diluer; la deuxième, la persécution; et la troisième, la sensation que Dieu nous a laissés seuls. Jésus aussi a souffert cette épreuve dans le jardin des oliviers et sur la croix: «Père, pourquoi m'as-tu abandonné?», dit Jésus. On ressent parfois cette sécheresse spirituelle; nous ne devons pas avoir peur. Le Père prend soin de nous, parce que notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui importe c'est la franchise, c'est le courage du témoignage, du témoignage de foi: “reconnaître Jésus devant les hommes” et aller de l'avant en faisant du bien.
Que la Très Sainte Vierge, modèle de confiance et d'abandon en Dieu à l'heure de l'adversité et du danger, nous aide à ne jamais céder au découragement, mais à nous confier toujours à Lui et à sa grâce, parce que la grâce de Dieu est toujours plus puissante que le mal.
PAPE FRANÇOIS
EliminaANGÉLUS 25 juin 2017
Dans l’Evangile d’aujourd’hui (cf. Mt 10, 26-33), après avoir appelé et envoyé ses disciples en mission, le Seigneur Jésus les instruit et les prépare à affronter les épreuves et les persécutions qu’ils rencontreront. Partir en mission, ce n’est pas faire du tourisme, et Jésus avertit les siens: «Vous rencontrerez des persécutions». Il les exhorte ainsi: «N’allez donc pas les craindre! [les hommes]. Rien, en effet, n’est voilé qui ne sera révélé […]. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour […]. Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme» (vv. 26-28). Ils ne peuvent tuer que le corps, ils n’ont pas le pouvoir de tuer l’âme: de ceux-là, n’ayez pas peur. L’envoi en mission par Jésus ne garantit pas aux disciples le succès, de même qu’il ne les met pas à l’abri des échecs ni des souffrances. Ils doivent tenir compte de la possibilité du refus comme de la persécution. Cela fait un peu peur, mais c’est la vérité.
FAUSTI - "Ne craignez pas, dit Jésus aux Apôtres, après les avoir envoyés comme des brebis au milieu des loups. La peur est le premier moteur de l'action humaine, elle ne devrait être que le frein ! Il est juste d'éviter les dangers de la vie, mais il ne faut pas en faire un souci qui détourne de toute occupation. L'instinct de conservation est sain en soi. Il sert à éviter le mal. Mais c'est un principe insuffisant pour vivre, si en même temps il n'y a pas de confiance dans le bien. Sans confiance, l'homme est bloqué et désespéré, sans peur, il est déstabilisé et imprudent, seuls les inconscients, à part les dictateurs, n'ont pas peur ; mais il faut avoir peur pour eux et d'eux !
RispondiEliminaLa confiance et la peur sont deux principes antagonistes, tous deux nécessaires. Le second principe abonde, le premier, en revanche, se raréfie.
Le Seigneur est venu nous donner une confiance en Lui qui nous libère de la peur de la mort, dont l'ennemi nous tient en esclavage jusqu'à la fin de notre vie (Hé 2.15).
La mort est un événement naturel. Elle n'est pas un mal, même si, à cause du péché, nous la vivons mal ! Il est juste de ne pas la rechercher, mais il est démoniaque de la rejeter. Nous sommes mortels, mais notre limite n'est pas la fin de nous-mêmes, comme le craint notre égoïsme, mais le début de l'Autre et de notre communion avec Lui.
Le début et la fin de notre vie ne sont pas le rien que nous craignons, mais le Père qui nous aime et que nous aimons. L'amour parfait chasse toute crainte (1 Jn 4,18).
Tant que nous vivons, notre amour n'est pas encore parfait.
C'est pourquoi nous avons aussi peur, mais nous ne sommes pas dominés par la peur.
L'apôtre, bien qu'il ressente la peur et l'incertitude (1 Co 2,3), ne se laisse pas guider par elles, mais par l'Esprit de Celui qui a donné sa vie pour tous (2 Co 5,14).
La peur de la mort ne doit pas devenir une philosophie de vie. Que notre "philosophie" soit "l'amour de la sagesse" du Père. L'homme est toujours tiraillé entre deux amours : celui de la sagesse de la chair, qui se ferme dans la peur de la mort, et celui de la sagesse de l'Esprit, qui s'ouvre à la confiance et à la vie. Chaque fois, il doit décider lequel il veut épouser. Le passage est marqué par trois impératifs. "Ne crains pas", suivi de motivations.
La peur fait faire ce que l'on craint, seule la confiance fait faire ce que l'on veut.
Le jugement de Dieu, je le fais moi-même ici-bas. Si, dans le quotidien des actions et dans la nature extraordinaire des persécutions, je reconnais le Fils comme un frère, je suis reconnu par le Père. Je le reconnais comme une reconnaissance d'amour. Il m'a aimé le premier et s'est donné pour moi (Ga 5,20) ; et moi, dans mon plus jeune frère, je reconnais Celui (18,5) qui, pour reconnaître tous, s'est fait le dernier et le serviteur de tous (Mc 9,35).
Mon avenir éternel devant le Père dépend de ma reconnaissance actuelle devant les hommes du Fils qui, dans la chair du dernier, sera présent jusqu'à la fin du monde pour nous sauver : Le "formidable" jugement de Dieu, la seule chose qui compte et qui reste de l'histoire, est remis entre mes mains, confié à ma responsabilité. Je suis son juge, et donc mon propre juge ! Reconnaître n'est pas seulement une question de lèvres. C'est Lui appartenir avec le cœur et avec la vie. "Quiconque me reconnaît devant les hommes", je réalise moi-même le jugement de Dieu ici-bas : si, dans les actes quotidiens et dans l'extraordinaire des persécutions, je reconnais le Fils comme mon frère, je suis reconnu par le Père.
Je le reconnais par reconnaissance d'amour.