FAUSTI - "Écoutez-le !" dit la voix du ciel. Car "c'est mon Fils, le bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection". Le Père ne parle que deux fois, disant et répétant la même chose . Il proclame Jésus comme Fils une première fois après le baptême (3,17) et une seconde fois ici, après la prédiction de sa mort et de sa résurrection (16,21) . La transfiguration est la confirmation du chemin parcouru au moment du baptême, un prélude à la gloire de Pâques. C'est à sa lumière que le "Serviteur" entreprend le voyage vers Jérusalem. Précisément comme le Serviteur des frères, le Fils de l'homme est le Fils bien-aimé, la Parole même à écouter, l'irradiation de la Gloire du Père, le Messie qui nous sauve. Le Père confirme ainsi ce que Jésus vient de dire : il reconnaît celui qui accepte d'être reconnu par Pierre comme le Christ et le Fils de Dieu (16,16), celui qui prétend être le Serviteur souffrant et que Pierre n'accepte pas (16,21-23), celui qui appelle à son propre chemin (16,24) et se déclare Juge du monde (16,27). Devant trois hommes, le Fils de l'homme est proclamé par le Père comme son Fils. Le Père n'a qu'une seule Parole, qui le révèle pleinement : le Fils. Il nous dit de l'écouter, afin qu'en l'écoutant, nous devenions comme Lui, des fils. La transfiguration est l'expérience fondamentale de la vie de Jésus : le choix fait au baptême, qui se réalise maintenant dans la perspective de la croix, est confirmé comme le chemin de la liberté et de la Gloire de Dieu. Il s'agit d'une illumination intérieure si forte qu'elle "transforme" son Corps même en soleil et en lumière. La lumière est le symbole le plus approprié de Dieu : principe de création et de connaissance, elle fait que tout est ce qu'il est et le montre pour ce qu'il est. Mais elle est aussi la source de la joie, le signe de l'amour qui nous fait briller. Le Fils brille de la lumière même de Dieu, prémice de la nouvelle création : de même que tout est fait par Lui, en Lui et pour Lui, ainsi tout participe à son même lot de lumière. Nous aussi, nous sommes appelés à voir le Seigneur face à face (1Cor 13,12) et à refléter Sa gloire, jusqu'à être transformés en Lui (2Cor 3,18), configurés à l'icône du Fils, premier-né d'une multitude de frères. Nous sommes appelés à nous revêtir de lumière et à être lumière : "Lève-toi, sois lumière, car ta lumière vient, et la gloire du Seigneur brille sur toi" (Is 60,1). L'amour se réalise dans l'échange de ce que l'on a et de ce que l'on est, de sorte que le bien-aimé devient la forme de celui qui l'aime. L'incarnation qui conduit à la croix (baptême) rend Dieu égal à nous ; la transfiguration, avant-goût de la résurrection, nous rend égaux à Lui. Non seulement notre esprit, mais aussi notre corps est pour le Seigneur, destiné à la résurrection. Il est également important que les disciples l'aient vu : quand il sera ressuscité, ils comprendront que le Ressuscité est le même Jésus que celui qui a été crucifié. Pierre a compris qu'il est beau !
-->Sur le visage du Fils apparaît la beauté originelle dans laquelle Dieu a créé le monde. Ici, il est beau être. Ailleurs, c'est laid et nous ne pouvons pas vivre , car nous ne sommes pas ce que nous sommes. La Transfiguration du Fils représente aussi l'avant-goût de ce que nous serons. La graine de notre gloire divine est semée lorsque nous décidons vraiment de l'"écouter" et de mettre en pratique Sa Parole : c'est la "forme" qui transforme notre vie à l'image de la Sienne, dans sa pleine mesure. La loi, donnée par Moïse, est la première tente de Dieu parmi les hommes. La prophétie, commencée avec Elie, est la deuxième tente de Dieu parmi les hommes. La chair de Jésus est la dernière tente de Dieu au milieu de nous (Jn 1,14). En Lui, nous voyons sa Gloire, comme celle de l'unique descendant du Père. En effet, "celui qui m'a vu a vu le Père" (Jn 14,9). Jésus, dans son humanité, manifeste la divinité : les disciples voient son Corps resplendir de la Gloire du Fils en qui le Père se réjouit, rayon anticipé de la Résurrection. L'Église est représentée par les trois apôtres qui, à visage découvert, reflètent la gloire du Seigneur comme dans un miroir, et sont transformés en cette même image, de gloire en gloire, selon l'action de l'Esprit du Seigneur (2 Cor.3.18).
BENOÎT XVI ANGÉLUS 20 mars 2011 Chers frères et sœurs ! Je rends grâce au Seigneur qui m'a donné de vivre ces derniers jours les Exercices spirituels, et je suis également reconnaissant à ceux qui ont été proches de moi par la prière. Ce deuxième dimanche de carême est appelé dimanche de la Transfiguration, parce que l'Évangile raconte ce mystère de la vie du Christ. Après avoir annoncé sa passion à ses disciples, Jésus « prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière » (Mt 17, 1-2). Pour les sens, la lumière du soleil est la plus intense que l'on connaisse dans la nature, mais pour l'esprit, les disciples virent, pendant un bref moment, une splendeur encore plus intense, celle de la gloire divine de Jésus, qui éclaire toute l'histoire du salut. Saint Maxime le Confesseur affirme que « les vêtements devenus blancs portaient le symbole des paroles de l'Écriture Sainte, qui devenaient claires et transparentes et lumineuses » (Ambiguum 10 : PG 91, 1128 B).
L'Évangile dit qu'aux côtés de Jésus transfiguré, « apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui » (Mt 17, 3) ; Moïse et Élie, figures de la Loi et des prophètes. Ce fut alors que Pierre, en extase, s'exclama : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie » (Mt 17, 4). Mais saint Augustin commente en disant que nous avons une seule demeure: le Christ ; lui, « est la Parole de Dieu, Parole de Dieu dans la Loi, Parole de Dieu dans les Prophètes » (Sermo De Verbis Ev. 78, 3 : PL 38, 491). En effet, le Père lui-même proclame : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » (Mt 17, 5). La Transfiguration n'est pas un changement de Jésus, mais elle est la révélation de sa divinité, « l'intime compénétration de son être de Dieu, qui devient pure lumière. Dans son être un avec le Père, Jésus lui-même est Lumière née de la Lumière » (Jésus de Nazareth, 2007). En contemplant la divinité du Seigneur, Pierre, Jacques et Jean sont préparés à affronter le scandale de la Croix, comme on le chante dans un hymne ancien : « Tu t'es transfiguré sur la montagne, et, autant qu'ils en étaient capables, tes disciples ont contemplé ta Gloire, Christ Dieu afin que lorsqu'ils Te verraient crucifié, ils comprennent que ta passion était volontaire et qu'ils annoncent au monde que Tu es vraiment le rayonnement du Père » (Liturgie byzantine, Kontakion de la fête de la Transfiguration).
Chers amis, nous participons nous aussi à cette vision, et à ce don surnaturel, en faisant place à la prière et à l'écoute de la Parole de Dieu. En outre, spécialement en ce temps de carême, je vous exhorte, comme l'écrit le serviteur de Dieu Paul VI, à « répondre au précepte divin de la pénitence par quelque acte volontaire en dehors des renoncements imposés par le poids de la vie quotidienne » (Constitution apostolique Pænitemini, 17 février 1966, III, c : AAS 58 [1966]). Invoquons la Vierge Marie, afin qu'elle nous aide à écouter et à suivre toujours le Seigneur Jésus, jusqu'à la passion et la croix, pour participer aussi à sa gloire.
PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS 16 mars 2014 Aujourd’hui l’Évangile nous présente l’événement de la Transfiguration. C’est la seconde étape du chemin du Carême : la première, les tentations dans le désert, dimanche dernier ; la seconde : la Transfiguration. Jésus « prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne » (Mt 17, 1). La montagne, dans la Bible, représente le lieu de la proximité avec Dieu et de la rencontre intime avec Lui ; le lieu de la prière, où demeurer en présence du Seigneur. Là-haut, sur le mont, Jésus se montre aux trois disciples transfiguré, lumineux, très beau ; et puis apparaissent Moïse et Elie, qui s’entretiennent avec Lui. Son visage est si resplendissant et ses vêtements si immaculés, que Pierre est ébloui, au point de vouloir rester là, comme pour fixer ce moment. Soudain résonne d’en-haut la voix du Père qui proclame Jésus son Fils bien-aimé, en disant : « Écoutez-le » (v. 5). Cette parole est importante ! Notre Père qui a dit à ces apôtres, et qui nous dit à nous aussi : « Écoutez Jésus, car il est mon Fils bien aimé ». Cette semaine, gardons cette parole dans notre esprit et dans notre cœur : « Écoutez Jésus ! ». Ce n’est pas le Pape qui dit cela, c’est Dieu le Père qui le dit à tous : à moi, à vous, à tous, tous ! C’est comme une aide pour avancer sur la route du Carême. « Écoutez Jésus ! ». N’oubliez pas.
Cette invitation du Père est très importante. Nous, disciples de Jésus, sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa voix et prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, il faut être proche de Lui, le suivre, comme le faisaient les foules de l’Évangile qui le poursuivaient sur les routes de la Palestine. Jésus n’avait pas de cathèdre ni de chaire fixes, mais c’était un maître itinérant, qui proposait ses enseignements, les enseignements que lui avait donnés le Père, le long des routes, en effectuant des trajets qui n’étaient pas toujours prévisibles et parfois peu commodes. Suivre Jésus pour l’écouter. Mais écoutons aussi Jésus dans sa Parole écrite, dans l’Évangile. Je vous pose une question : est-ce que vous lisez tous les jours un passage de l’Évangile ? Oui, non… oui, non… Moitié, moitié… Certains oui et certains non. Mais c’est important ! Lisez-vous l’Évangile ? C’est une bonne chose ; il est bon d’avoir un petit Évangile, petit, et de l’emporter avec nous, dans sa poche, dans son sac, et d’en lire un petit passage à n’importe quel moment de la journée. À n’importe quel moment de la journée, je prends dans ma poche l’Évangile et je lis un petit peu, un petit extrait. Jésus est là qui nous parle, dans l’Évangile ! Pensez à cela. Ce n’est pas difficile, ni nécessaire qu’il y ait les quatre : un des Évangiles, tout petit, avec nous. L’Évangile toujours avec nous, car il est la Parole de Jésus qui peut être écoutée.
De cet épisode de la Transfiguration je voudrais souligner deux éléments significatifs, que je synthétise en deux mots : montée et descente. Nous avons besoin d’aller à l’écart, de monter sur la montagne dans un espace de silence, pour nous trouver nous-mêmes et mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Mais nous ne pouvons pas rester là! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à nouveau à « descendre de la montagne » et à retourner en bas, dans la plaine, où nous rencontrons tant de frères qui ploient sous les peines, les maladies, les injustices, l’ignorance, la pauvreté matérielle et spirituelle. À ces frères qui sont en difficulté, nous sommes appelés à apporter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu, en partageant la grâce reçue. Et cela est curieux. Quand nous entendons la Parole de Jésus, que nous écoutons la Parole de Jésus et que nous l’avons dans le cœur, cette Parole grandit. Savez-vous comment elle grandit ? En la donnant à l’autre ! La Parole du Christ grandit en nous quand nous la proclamons, quand nous la donnons aux autres !
-->Et c’est cela la vie chrétienne. C’est une mission pour toute l’Église, pour tous les baptisés, pour nous tous : écouter Jésus et l’offrir aux autres. Ne pas oublier : cette semaine, écoutez Jésus ! Et pensez à cette chose de l’Évangile : vous le ferez ? Vous ferez cela ? Dimanche prochain vous me direz si vous l’avez fait : avoir un petit Évangile dans sa poche ou dans son sac pour lire un petit passage dans la journée. À présent tournons-nous vers notre Mère Marie, et confions-nous à sa direction pour poursuivre avec foi et générosité cet itinéraire du Carême, en apprenant un peu plus à « monter » à travers la prière et à écouter Jésus, et à « descendre » avec la charité fraternelle, en annonçant Jésus.
FAUSTI - "Écoutez-le !" dit la voix du ciel. Car "c'est mon Fils, le bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection". Le Père ne parle que deux fois, disant et répétant la même chose . Il proclame Jésus comme Fils une première fois après le baptême (3,17) et une seconde fois ici, après la prédiction de sa mort et de sa résurrection (16,21) . La transfiguration est la confirmation du chemin parcouru au moment du baptême, un prélude à la gloire de Pâques. C'est à sa lumière que le "Serviteur" entreprend le voyage vers Jérusalem.
RispondiEliminaPrécisément comme le Serviteur des frères, le Fils de l'homme est le Fils bien-aimé, la Parole même à écouter, l'irradiation de la Gloire du Père, le Messie qui nous sauve.
Le Père confirme ainsi ce que Jésus vient de dire : il reconnaît celui qui accepte d'être reconnu par Pierre comme le Christ et le Fils de Dieu (16,16), celui qui prétend être le Serviteur souffrant et que Pierre n'accepte pas (16,21-23), celui qui appelle à son propre chemin (16,24) et se déclare Juge du monde (16,27).
Devant trois hommes, le Fils de l'homme est proclamé par le Père comme son Fils.
Le Père n'a qu'une seule Parole, qui le révèle pleinement : le Fils.
Il nous dit de l'écouter, afin qu'en l'écoutant, nous devenions comme Lui, des fils.
La transfiguration est l'expérience fondamentale de la vie de Jésus : le choix fait au baptême, qui se réalise maintenant dans la perspective de la croix, est confirmé comme le chemin de la liberté et de la Gloire de Dieu.
Il s'agit d'une illumination intérieure si forte qu'elle "transforme" son Corps même en soleil et en lumière.
La lumière est le symbole le plus approprié de Dieu : principe de création et de connaissance, elle fait que tout est ce qu'il est et le montre pour ce qu'il est. Mais elle est aussi la source de la joie, le signe de l'amour qui nous fait briller. Le Fils brille de la lumière même de Dieu, prémice de la nouvelle création : de même que tout est fait par Lui, en Lui et pour Lui, ainsi tout participe à son même lot de lumière.
Nous aussi, nous sommes appelés à voir le Seigneur face à face (1Cor 13,12) et à refléter Sa gloire, jusqu'à être transformés en Lui (2Cor 3,18), configurés à l'icône du Fils, premier-né d'une multitude de frères. Nous sommes appelés à nous revêtir de lumière et à être lumière :
"Lève-toi, sois lumière, car ta lumière vient, et la gloire du Seigneur brille sur toi" (Is 60,1).
L'amour se réalise dans l'échange de ce que l'on a et de ce que l'on est, de sorte que le bien-aimé devient la forme de celui qui l'aime. L'incarnation qui conduit à la croix (baptême) rend Dieu égal à nous ; la transfiguration, avant-goût de la résurrection, nous rend égaux à Lui. Non seulement notre esprit, mais aussi notre corps est pour le Seigneur, destiné à la résurrection.
Il est également important que les disciples l'aient vu : quand il sera ressuscité, ils comprendront que le Ressuscité est le même Jésus que celui qui a été crucifié. Pierre a compris qu'il est beau !
-->Sur le visage du Fils apparaît la beauté originelle dans laquelle Dieu a créé le monde.
RispondiEliminaIci, il est beau être. Ailleurs, c'est laid et nous ne pouvons pas vivre
, car nous ne sommes pas ce que nous sommes.
La Transfiguration du Fils représente aussi l'avant-goût de ce que nous serons.
La graine de notre gloire divine est semée lorsque nous décidons vraiment de l'"écouter" et de mettre en pratique Sa Parole : c'est la "forme" qui transforme notre vie à l'image de la Sienne, dans sa pleine mesure.
La loi, donnée par Moïse, est la première tente de Dieu parmi les hommes. La prophétie, commencée avec Elie, est la deuxième tente de Dieu parmi les hommes.
La chair de Jésus est la dernière tente de Dieu au milieu de nous (Jn 1,14). En Lui, nous voyons sa Gloire, comme celle de l'unique descendant du Père. En effet, "celui qui m'a vu a vu le Père" (Jn 14,9).
Jésus, dans son humanité, manifeste la divinité : les disciples voient son Corps resplendir de la Gloire du Fils en qui le Père se réjouit, rayon anticipé de la Résurrection.
L'Église est représentée par les trois apôtres qui, à visage découvert, reflètent la gloire du Seigneur comme dans un miroir, et sont transformés en cette même image, de gloire en gloire, selon l'action de l'Esprit du Seigneur (2 Cor.3.18).
BENOÎT XVI ANGÉLUS
RispondiElimina20 mars 2011
Chers frères et sœurs !
Je rends grâce au Seigneur qui m'a donné de vivre ces derniers jours les Exercices spirituels, et je suis également reconnaissant à ceux qui ont été proches de moi par la prière. Ce deuxième dimanche de carême est appelé dimanche de la Transfiguration, parce que l'Évangile raconte ce mystère de la vie du Christ. Après avoir annoncé sa passion à ses disciples, Jésus « prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière » (Mt 17, 1-2). Pour les sens, la lumière du soleil est la plus intense que l'on connaisse dans la nature, mais pour l'esprit, les disciples virent, pendant un bref moment, une splendeur encore plus intense, celle de la gloire divine de Jésus, qui éclaire toute l'histoire du salut. Saint Maxime le Confesseur affirme que « les vêtements devenus blancs portaient le symbole des paroles de l'Écriture Sainte, qui devenaient claires et transparentes et lumineuses » (Ambiguum 10 : PG 91, 1128 B).
L'Évangile dit qu'aux côtés de Jésus transfiguré, « apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui » (Mt 17, 3) ; Moïse et Élie, figures de la Loi et des prophètes. Ce fut alors que Pierre, en extase, s'exclama : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie » (Mt 17, 4). Mais saint Augustin commente en disant que nous avons une seule demeure: le Christ ; lui, « est la Parole de Dieu, Parole de Dieu dans la Loi, Parole de Dieu dans les Prophètes » (Sermo De Verbis Ev. 78, 3 : PL 38, 491). En effet, le Père lui-même proclame : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » (Mt 17, 5). La Transfiguration n'est pas un changement de Jésus, mais elle est la révélation de sa divinité, « l'intime compénétration de son être de Dieu, qui devient pure lumière. Dans son être un avec le Père, Jésus lui-même est Lumière née de la Lumière » (Jésus de Nazareth, 2007). En contemplant la divinité du Seigneur, Pierre, Jacques et Jean sont préparés à affronter le scandale de la Croix, comme on le chante dans un hymne ancien : « Tu t'es transfiguré sur la montagne, et, autant qu'ils en étaient capables, tes disciples ont contemplé ta Gloire, Christ Dieu afin que lorsqu'ils Te verraient crucifié, ils comprennent que ta passion était volontaire et qu'ils annoncent au monde que Tu es vraiment le rayonnement du Père » (Liturgie byzantine, Kontakion de la fête de la Transfiguration).
Chers amis, nous participons nous aussi à cette vision, et à ce don surnaturel, en faisant place à la prière et à l'écoute de la Parole de Dieu. En outre, spécialement en ce temps de carême, je vous exhorte, comme l'écrit le serviteur de Dieu Paul VI, à « répondre au précepte divin de la pénitence par quelque acte volontaire en dehors des renoncements imposés par le poids de la vie quotidienne » (Constitution apostolique Pænitemini, 17 février 1966, III, c : AAS 58 [1966]). Invoquons la Vierge Marie, afin qu'elle nous aide à écouter et à suivre toujours le Seigneur Jésus, jusqu'à la passion et la croix, pour participer aussi à sa gloire.
PAPE FRANÇOIS
RispondiEliminaANGÉLUS 16 mars 2014
Aujourd’hui l’Évangile nous présente l’événement de la Transfiguration. C’est la seconde étape du chemin du Carême : la première, les tentations dans le désert, dimanche dernier ; la seconde : la Transfiguration. Jésus « prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne » (Mt 17, 1). La montagne, dans la Bible, représente le lieu de la proximité avec Dieu et de la rencontre intime avec Lui ; le lieu de la prière, où demeurer en présence du Seigneur. Là-haut, sur le mont, Jésus se montre aux trois disciples transfiguré, lumineux, très beau ; et puis apparaissent Moïse et Elie, qui s’entretiennent avec Lui. Son visage est si resplendissant et ses vêtements si immaculés, que Pierre est ébloui, au point de vouloir rester là, comme pour fixer ce moment. Soudain résonne d’en-haut la voix du Père qui proclame Jésus son Fils bien-aimé, en disant : « Écoutez-le » (v. 5). Cette parole est importante ! Notre Père qui a dit à ces apôtres, et qui nous dit à nous aussi : « Écoutez Jésus, car il est mon Fils bien aimé ». Cette semaine, gardons cette parole dans notre esprit et dans notre cœur : « Écoutez Jésus ! ». Ce n’est pas le Pape qui dit cela, c’est Dieu le Père qui le dit à tous : à moi, à vous, à tous, tous ! C’est comme une aide pour avancer sur la route du Carême. « Écoutez Jésus ! ». N’oubliez pas.
Cette invitation du Père est très importante. Nous, disciples de Jésus, sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa voix et prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, il faut être proche de Lui, le suivre, comme le faisaient les foules de l’Évangile qui le poursuivaient sur les routes de la Palestine. Jésus n’avait pas de cathèdre ni de chaire fixes, mais c’était un maître itinérant, qui proposait ses enseignements, les enseignements que lui avait donnés le Père, le long des routes, en effectuant des trajets qui n’étaient pas toujours prévisibles et parfois peu commodes. Suivre Jésus pour l’écouter. Mais écoutons aussi Jésus dans sa Parole écrite, dans l’Évangile. Je vous pose une question : est-ce que vous lisez tous les jours un passage de l’Évangile ? Oui, non… oui, non… Moitié, moitié… Certains oui et certains non. Mais c’est important ! Lisez-vous l’Évangile ? C’est une bonne chose ; il est bon d’avoir un petit Évangile, petit, et de l’emporter avec nous, dans sa poche, dans son sac, et d’en lire un petit passage à n’importe quel moment de la journée. À n’importe quel moment de la journée, je prends dans ma poche l’Évangile et je lis un petit peu, un petit extrait. Jésus est là qui nous parle, dans l’Évangile ! Pensez à cela. Ce n’est pas difficile, ni nécessaire qu’il y ait les quatre : un des Évangiles, tout petit, avec nous. L’Évangile toujours avec nous, car il est la Parole de Jésus qui peut être écoutée.
De cet épisode de la Transfiguration je voudrais souligner deux éléments significatifs, que je synthétise en deux mots : montée et descente. Nous avons besoin d’aller à l’écart, de monter sur la montagne dans un espace de silence, pour nous trouver nous-mêmes et mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Mais nous ne pouvons pas rester là! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à nouveau à « descendre de la montagne » et à retourner en bas, dans la plaine, où nous rencontrons tant de frères qui ploient sous les peines, les maladies, les injustices, l’ignorance, la pauvreté matérielle et spirituelle. À ces frères qui sont en difficulté, nous sommes appelés à apporter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu, en partageant la grâce reçue. Et cela est curieux. Quand nous entendons la Parole de Jésus, que nous écoutons la Parole de Jésus et que nous l’avons dans le cœur, cette Parole grandit. Savez-vous comment elle grandit ? En la donnant à l’autre ! La Parole du Christ grandit en nous quand nous la proclamons, quand nous la donnons aux autres !
-->Et c’est cela la vie chrétienne. C’est une mission pour toute l’Église, pour tous les baptisés, pour nous tous : écouter Jésus et l’offrir aux autres. Ne pas oublier : cette semaine, écoutez Jésus ! Et pensez à cette chose de l’Évangile : vous le ferez ? Vous ferez cela ? Dimanche prochain vous me direz si vous l’avez fait : avoir un petit Évangile dans sa poche ou dans son sac pour lire un petit passage dans la journée.
RispondiEliminaÀ présent tournons-nous vers notre Mère Marie, et confions-nous à sa direction pour poursuivre avec foi et générosité cet itinéraire du Carême, en apprenant un peu plus à « monter » à travers la prière et à écouter Jésus, et à « descendre » avec la charité fraternelle, en annonçant Jésus.