Lecture du livre des Proverbes (Pr 31, 10-13.19-20.30-31)
Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle est précieuse plus que les perles ! Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources. Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie. Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. Elle tend la main vers la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.
Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange. Célébrez-la pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !
Deuxième lecture
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (1 Th 5, 1-6)
Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur, vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre. Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : « Quelle paix ! quelle tranquillité ! », c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper. Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres.
ÉVANGILE DU JOUR Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 25, 14-30)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.’ Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’ Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.’ Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’
Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’ Son maître lui répliqua : ‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ »
PAROLES DU SAINT PÈRE Par ces mots, le Seigneur nous rappelle que la vie est un chemin vers l’éternité ; par conséquent, nous sommes appelés à faire fructifier tous les talents que nous avons, sans jamais oublier que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir » (He 13, 14). Dans cette perspective, chaque instant devient précieux, c’est pourquoi il faut vivre et agir sur cette terre en ayant la nostalgie du ciel : les pieds sur terre, marcher sur la terre, travailler sur la terre, faire le bien sur la terre, avec le cœur nostalgique du ciel. (Angélus, 11 août 2019)
FAUSTI - Cette parabole est chère à l'éthique du capitalisme. Les talents sont à faire fructifier, l'abondance est un signe de bénédiction divine, la misère est une malédiction ! En réalité, les talents ne sont pas des cadeaux ou des biens à multiplier : ils représentent plutôt l'huile de la parabole précédente (des dix vierges), qui est l'amour pour les pauvres. Le talent est l'amour que le Père a pour moi, qui doit se "dédoubler" dans ma réponse d'amour à mes frères et sœurs. Répondre à cet amour fait de moi ce que je suis : un fils égal au Père. "Comme un homme qui a émigré dans un pays lointain", le Seigneur, après avoir vécu avec nous, s'est retrouvé sur la croix, le point le plus éloigné de Dieu. Là, il est devenu proche de toute distance et de toute souffrance. En partant, il ne nous a pas abandonnés mais nous a laissé son Esprit, car c'est en aimant que nous réalisons notre identité. Lui-même reste toujours avec nous, sous Son signe. Il est allé vivre parmi les pauvres, et ce que nous faisons pour eux, nous le faisons pour Lui. Si le talent est le don de l'amour reçu, notre amour pour Lui dans les pauvres est le talent que nous sommes appelés à gagner. C'est l'invitation que Jésus a faite au jeune homme riche pour hériter de la vie éternelle (19, 6-30). Chacun est appelé à investir son don. Ce n'est pas celui qui a ou donne plus qui est réalisé, mais simplement celui qui se donne. Ce n'est pas la quantité qui compte, mais le fait que tout est un don, auquel on répond en donnant tout. Celui qui met son don en terre, de peur de le perdre, s'éloigne de soi et des autres. Notre vigilance est sage et assidue, elle n'est pas inerte. Celui qui n'investit pas son talent, le perd. La cause de l'échec est la fausse image que nous avons du Seigneur. Si nous le considérons comme mauvais et exigeant, notre relation avec Lui n'est pas une relation d'amour, mais une relation légaliste, craintive et stérile. La parabole est divisée en trois temps. Un passé, dans lequel nous avons reçu le cadeau, un présent, dans lequel nous devons le rendre fécond, et un avenir, dans lequel on nous demandera de rendre compte de ce que nous en avons fait maintenant. Le jugement futur n'est pas fait par Dieu. Nous le faisons ici et maintenant. Il ne lira finalement que ce que nous écrivons maintenant. La fidélité aux choses du quotidien nous vaut la demeure éternelle. Nos petits gestes d'amour pour nos frères et sœurs font de nous des fils. L'amour, avec lequel nous accomplissons chaque action, est l'huile, qui nous fait briller de la même lumière du Père. Le bon serviteur est comme l'Unique Bon. C'est la grande récompense : sa joie devient la nôtre ! Même le serviteur qui reçoit deux talents, même s'il a reçu moins de la moitié du précédent, réduit son don et reçoit du Seigneur la même récompense infinie. Le serviteur qui n'avait reçu qu'un seul talent, s'il l'avait investi dans l'amour, aurait eu la même récompense que les deux autres. Il a une fausse connaissance du Seigneur. . Cet homme semble juste, car il rend ce qui lui est donné. En réalité, il pèche gravement contre le Seigneur et contre soi-même : il le rejette comme amour, et soi-même comme un don. Sa relation avec Dieu est celle d'un comptable, pas celle d'un fils. Le Seigneur a semé l'amour partout, et l'amour fait germer l'amour. On récolte toujours beaucoup plus que ce que l'on sème, sinon il est inutile de semer. D'autres répondent à l'amour par l'amour et obtiennent la plénitude de la joie de Dieu. Celui qui enterre sa vie sous terre représente ceux qui pensent qu'ils doivent la rendre. Le capital ne doit pas être restitué ou jalousement préservé, mais être investi d'une manière ou d'une autre. Même si l'on a de nombreux blocs, on peut toujours faire quelque chose, par exemple donner aux banquiers - ce sont les pauvres dans le paragraphe suivant, pour obtenir au moins un intérêt.
-->Dieu s'y intéresse, car c'est notre intérêt vital. Le plus que nous Lui donnons est en fait notre identité d'enfant, assez pour nous entendre dire, comme aux autres : "Entre dans la joie de ton Seigneur ! Jésus est venu me donner le talent de Son Amour, et Il est parti pour loin, devenant un "étranger", présent en chacun. L'Église connaît le don reçu ; et, en tout autre, elle aime son Seigneur, réduisant le talent. Celui qui n'aime pas, se détruit soi-même ; en lui meurt l'amour reçu. Celui qui veut retenir son souffle pour ne pas le perdre, meurt étouffé ! Celui qui répond à l'Amour est capable de recevoir et de donner de plus en plus d'amour, grandissant continuellement dans la joie sans fin de son Seigneur. Celui qui ne répond pas à l'Amour, n'accepte même pas l'amour qui lui est donné ! Celui qui n'a pas aimé, n'est pas un enfant de lumière, n'a pas l'huile, n'a pas la vie de Dieu. Il est en dehors, en dehors de soi-même et en dehors de Dieu. Il est dans l'obscurité, où au lieu de la joie, il y a des pleurs, au lieu de sourires, des grincements de dents.
(De PASSER LE SEUIL DE L'ESPÉRANCE de Saint Jean-Paul II) Le psalmiste dit . "Le principe de la sagesse est la crainte du Seigneur" (Sl 110) ... C'est, ici, cette crainte qui est un don de l'Esprit Saint ... c'est le principe de la sagesse. Et la sagesse, parmi les dons du Saint-Esprit, est en premier lieu. ...L'expression authentique et complète de cette crainte est le Christ lui-même. Le Christ veut que nous craignions tout ce qui est offense contre Dieu. Il le veut, parce qu'Il est venu au monde pour libérer l'homme dans la liberté. L'homme est libre grâce à l'amour, car l'amour est la source de la prédilection pour tout ce qui est bon. Un tel amour, selon les mots de Saint Jean, chasse toute crainte (1Jn 4:18). Tout signe de crainte servile devant la puissance sévère du Tout-Puissant et de l'Omnipotent disparaît et cède la place à la sollicitude filiale, afin que Sa Volonté, c'est-à-dire le bien qui a en Lui son principe et son accomplissement définitif, s'accomplisse dans le monde. Ainsi donc, les saints de tous les temps sont aussi l'incarnation de l'amour filial du Christ, qui est la source de l'amour franciscain pour les créatures et aussi de l'amour pour la puissance salvatrice de la croix.... L'approche père-fils est pérenne. Elle est plus ancienne que l'histoire de l'humanité. Les "rayons de la paternité" qu'il contient appartiennent au mystère trinitaire de Dieu Lui-même, qui rayonne de Lui à l'homme et à son histoire. Néanmoins, comme nous le savons par la Révélation, dans cette histoire, les "rayons de la paternité" rencontrent une résistance initiale dans la sombre mais réelle donnée du péché originel. C'est vraiment la clé pour interpréter la réalité. Le péché originel n'est pas seulement la violation d'une volonté positive de Dieu, mais aussi et surtout la motivation qui la sous-tend. Elle tend donc à abolir la paternité, détruisant les rayons qui envahissent le monde créé, remettant en question la vérité sur Dieu qui est Amour et ne laissant que la conscience du maître et du serviteur. Ainsi, le Seigneur apparaît jaloux de Sa puissance sur le monde et sur l'homme : par conséquent, l'homme se sent provoqué à lutter contre Dieu... La crainte de Dieu est la puissance salvatrice de l'Evangile. C'est une peur créative, jamais destructrice. Elle engendre des hommes qui se laissent guider par la responsabilité, par un amour responsable. Elle engendre des hommes saints, c'est-à-dire de vrais chrétiens, à qui appartient en définitive l'avenir du monde.
RispondiEliminaPremière lecture
Lecture du livre des Proverbes
(Pr 31, 10-13.19-20.30-31)
Une femme parfaite, qui la trouvera ?
Elle est précieuse plus que les perles !
Son mari peut lui faire confiance :
il ne manquera pas de ressources.
Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine,
tous les jours de sa vie.
Elle sait choisir la laine et le lin,
et ses mains travaillent volontiers.
Elle tend la main vers la quenouille,
ses doigts dirigent le fuseau.
Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre,
elle tend la main au malheureux.
Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ;
seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange.
Célébrez-la pour les fruits de son travail :
et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !
Deuxième lecture
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
(1 Th 5, 1-6)
Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur,
vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre.
Vous savez très bien que le jour du Seigneur
vient comme un voleur dans la nuit.
Quand les gens diront :
« Quelle paix ! quelle tranquillité ! »,
c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux,
comme les douleurs sur la femme enceinte :
ils ne pourront pas y échapper.
Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres,
ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur.
En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ;
nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres.
Alors, ne restons pas endormis comme les autres,
mais soyons vigilants et restons sobres.
ÉVANGILE DU JOUR
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
(Mt 25, 14-30)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« C’est comme un homme qui partait en voyage :
il appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
À l’un il remit une somme de cinq talents,
à un autre deux talents,
au troisième un seul talent,
à chacun selon ses capacités.
Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents
s’en alla pour les faire valoir
et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents
en gagna deux autres.
Mais celui qui n’en avait reçu qu’un
alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint
et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha,
présenta cinq autres talents
et dit :
‘Seigneur,
tu m’as confié cinq talents ;
voilà, j’en ai gagné cinq autres.’
Son maître lui déclara :
‘Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.’
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi
et dit :
‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ;
voilà, j’en ai gagné deux autres.’
Son maître lui déclara :
‘Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.’
Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi
et dit :
‘Seigneur,
je savais que tu es un homme dur :
tu moissonnes là où tu n’as pas semé,
tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’
Son maître lui répliqua :
‘Serviteur mauvais et paresseux,
tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé,
que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;
et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent
et donnez-le à celui qui en a dix.
À celui qui a, on donnera encore,
et il sera dans l’abondance ;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien,
jetez-le dans les ténèbres extérieures ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ »
PAROLES DU SAINT PÈRE
RispondiEliminaPar ces mots, le Seigneur nous rappelle que la vie est un chemin vers l’éternité ; par conséquent, nous sommes appelés à faire fructifier tous les talents que nous avons, sans jamais oublier que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir » (He 13, 14). Dans cette perspective, chaque instant devient précieux, c’est pourquoi il faut vivre et agir sur cette terre en ayant la nostalgie du ciel : les pieds sur terre, marcher sur la terre, travailler sur la terre, faire le bien sur la terre, avec le cœur nostalgique du ciel. (Angélus, 11 août 2019)
FAUSTI - Cette parabole est chère à l'éthique du capitalisme. Les talents sont à faire fructifier, l'abondance est un signe de bénédiction divine, la misère est une malédiction !
RispondiEliminaEn réalité, les talents ne sont pas des cadeaux ou des biens à multiplier : ils représentent plutôt l'huile de la parabole précédente (des dix vierges), qui est l'amour pour les pauvres.
Le talent est l'amour que le Père a pour moi, qui doit se "dédoubler" dans ma réponse d'amour à mes frères et sœurs.
Répondre à cet amour fait de moi ce que je suis : un fils égal au Père.
"Comme un homme qui a émigré dans un pays lointain", le Seigneur, après avoir vécu avec nous, s'est retrouvé sur la croix, le point le plus éloigné de Dieu.
Là, il est devenu proche de toute distance et de toute souffrance. En partant, il ne nous a pas abandonnés mais nous a laissé son Esprit, car c'est en aimant que nous réalisons notre identité.
Lui-même reste toujours avec nous, sous Son signe.
Il est allé vivre parmi les pauvres, et ce que nous faisons pour eux, nous le faisons pour Lui.
Si le talent est le don de l'amour reçu, notre amour pour Lui dans les pauvres est le talent que nous sommes appelés à gagner. C'est l'invitation que Jésus a faite au jeune homme riche pour hériter de la vie éternelle (19, 6-30).
Chacun est appelé à investir son don.
Ce n'est pas celui qui a ou donne plus qui est réalisé, mais simplement celui qui se donne. Ce n'est pas la quantité qui compte, mais le fait que tout est un don, auquel on répond en donnant tout.
Celui qui met son don en terre, de peur de le perdre, s'éloigne de soi et des autres.
Notre vigilance est sage et assidue, elle n'est pas inerte. Celui qui n'investit pas son talent, le perd.
La cause de l'échec est la fausse image que nous avons du Seigneur. Si nous le considérons comme mauvais et exigeant, notre relation avec Lui n'est pas une relation d'amour, mais une relation légaliste, craintive et stérile.
La parabole est divisée en trois temps. Un passé, dans lequel nous avons reçu le cadeau, un présent, dans lequel nous devons le rendre fécond, et un avenir, dans lequel on nous demandera de rendre compte de ce que nous en avons fait maintenant.
Le jugement futur n'est pas fait par Dieu.
Nous le faisons ici et maintenant.
Il ne lira finalement que ce que nous écrivons maintenant.
La fidélité aux choses du quotidien nous vaut la demeure éternelle. Nos petits gestes d'amour pour nos frères et sœurs font de nous des fils. L'amour, avec lequel nous accomplissons chaque action, est l'huile, qui nous fait briller de la même lumière du Père.
Le bon serviteur est comme l'Unique Bon.
C'est la grande récompense : sa joie devient la nôtre !
Même le serviteur qui reçoit deux talents, même s'il a reçu moins de la moitié du précédent, réduit son don et reçoit du Seigneur la même récompense infinie.
Le serviteur qui n'avait reçu qu'un seul talent, s'il l'avait investi dans l'amour, aurait eu la même récompense que les deux autres.
Il a une fausse connaissance du Seigneur. . Cet homme semble juste, car il rend ce qui lui est donné.
En réalité, il pèche gravement contre le Seigneur et contre soi-même : il le rejette comme amour, et soi-même comme un don.
Sa relation avec Dieu est celle d'un comptable, pas celle d'un fils.
Le Seigneur a semé l'amour partout, et l'amour fait germer l'amour.
On récolte toujours beaucoup plus que ce que l'on sème, sinon il est inutile de semer.
D'autres répondent à l'amour par l'amour et obtiennent la plénitude de la joie de Dieu.
Celui qui enterre sa vie sous terre représente ceux qui pensent qu'ils doivent la rendre.
Le capital ne doit pas être restitué ou jalousement préservé, mais être investi d'une manière ou d'une autre.
Même si l'on a de nombreux blocs, on peut toujours faire quelque chose, par exemple donner aux banquiers - ce sont les pauvres dans le paragraphe suivant, pour obtenir au moins un intérêt.
-->Dieu s'y intéresse, car c'est notre intérêt vital. Le plus que nous Lui donnons est en fait notre identité d'enfant, assez pour nous entendre dire, comme aux autres : "Entre dans la joie de ton Seigneur ! Jésus est venu me donner le talent de Son Amour, et Il est parti pour loin, devenant un "étranger", présent en chacun.
RispondiEliminaL'Église connaît le don reçu ; et, en tout autre, elle aime son Seigneur, réduisant le talent.
Celui qui n'aime pas, se détruit soi-même ; en lui meurt l'amour reçu. Celui qui veut retenir son souffle pour ne pas le perdre, meurt étouffé ! Celui qui répond à l'Amour est capable de recevoir et de donner de plus en plus d'amour, grandissant continuellement dans la joie sans fin de son Seigneur.
Celui qui ne répond pas à l'Amour, n'accepte même pas l'amour qui lui est donné !
Celui qui n'a pas aimé, n'est pas un enfant de lumière, n'a pas l'huile, n'a pas la vie de Dieu.
Il est en dehors, en dehors de soi-même et en dehors de Dieu. Il est dans l'obscurité, où au lieu de la joie, il y a des pleurs, au lieu de sourires, des grincements de dents.
(De PASSER LE SEUIL DE L'ESPÉRANCE de Saint Jean-Paul II)
RispondiEliminaLe psalmiste dit . "Le principe de la sagesse est la crainte du Seigneur" (Sl 110) ... C'est, ici, cette crainte qui est un don de l'Esprit Saint ... c'est le principe de la sagesse. Et la sagesse, parmi les dons du Saint-Esprit, est en premier lieu.
...L'expression authentique et complète de cette crainte est le Christ lui-même. Le Christ veut que nous craignions tout ce qui est offense contre Dieu. Il le veut, parce qu'Il est venu au monde pour libérer l'homme dans la liberté.
L'homme est libre grâce à l'amour, car l'amour est la source de la prédilection pour tout ce qui est bon. Un tel amour, selon les mots de Saint Jean, chasse toute crainte (1Jn 4:18).
Tout signe de crainte servile devant la puissance sévère du Tout-Puissant et de l'Omnipotent disparaît et cède la place à la sollicitude filiale, afin que Sa Volonté, c'est-à-dire le bien qui a en Lui son principe et son accomplissement définitif, s'accomplisse dans le monde.
Ainsi donc, les saints de tous les temps sont aussi l'incarnation de l'amour filial du Christ, qui est la source de l'amour franciscain pour les créatures et aussi de l'amour pour la puissance salvatrice de la croix....
L'approche père-fils est pérenne. Elle est plus ancienne que l'histoire de l'humanité. Les "rayons de la paternité" qu'il contient appartiennent au mystère trinitaire de Dieu Lui-même, qui rayonne de Lui à l'homme et à son histoire. Néanmoins, comme nous le savons par la Révélation, dans cette histoire, les "rayons de la paternité" rencontrent une résistance initiale dans la sombre mais réelle donnée du péché originel. C'est vraiment la clé pour interpréter la réalité. Le péché originel n'est pas seulement la violation d'une volonté positive de Dieu, mais aussi et surtout la motivation qui la sous-tend. Elle tend donc à abolir la paternité, détruisant les rayons qui envahissent le monde créé, remettant en question la vérité sur Dieu qui est Amour et ne laissant que la conscience du maître et du serviteur. Ainsi, le Seigneur apparaît jaloux de Sa puissance sur le monde et sur l'homme : par conséquent, l'homme se sent provoqué à lutter contre Dieu... La crainte de Dieu est la puissance salvatrice de l'Evangile. C'est une peur créative, jamais destructrice. Elle engendre des hommes qui se laissent guider par la responsabilité, par un amour responsable. Elle engendre des hommes saints, c'est-à-dire de vrais chrétiens, à qui appartient en définitive l'avenir du monde.