Il n’y a pas d’autre dieu que toi, qui prenne soin de toute chose : tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes. Ta force est à l’origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te permet d’épargner toute chose. Tu montres ta force si l’on ne croit pas à la plénitude de ta puissance, et ceux qui la bravent sciemment, tu les réprimes. Mais toi qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance. Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain ; à tes fils tu as donné une belle espérance : après la faute tu accordes la conversion.
Psaume 86(85)
Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d'amour pour tous ceux qui t'appellent, écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui te supplie.
Toutes les nations, que tu as faites, viendront se prosterner devant toi, car tu es grand et tu fais des merveilles, toi, Dieu, le seul.
Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d'amour et de vérité ! Regarde vers moi, prends pitié de moi.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,26-27. Frères, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,24-43.
En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” » Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. » Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, accomplissant ainsi la parole du prophète : ‘J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde.’ Alors, laissant les foules, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Chers frères et sœurs, bonjour! Dans l’Evangile d’aujourd’hui ( Mt 13, 24-43) nous rencontrons encore Jésus qui parle en paraboles du Royaume des cieux à la foule. Je m’arrête uniquement sur la première, celle de l’ivraie, à travers laquelle Jésus nous fait connaître la patience de Dieu, en ouvrant notre cœur à l’espérance.
Jésus raconte que, dans le champ où le bon grain a été semé, pousse aussi l’ivraie, un terme qui résume toutes les herbes nocives, qui infestent le terrain. Entre nous, nous pouvons aussi dire qu’aujourd’hui encore, le terrain est dévasté par de nombreux désherbants et pesticides, qui au final font du mal aussi bien à l’herbe, qu’à la terre et à la santé. Je dis cela entre parenthèses. Les serviteurs vont alors voir le maître pour savoir d’où vient l’ivraie et lui répond: «C’est quelque ennemi qui a fait cela» (v. 28). Parce que nous avons semé du bon grain! Un ennemi, quelqu’un qui est en concurrence, est venu faire cela. Ils voudraient aller arracher tout de suite l’ivraie qui pousse; en revanche le maître s’y oppose, car l’on risquerait d’arracher avec les mauvaises herbes — l’ivraie — également le bon grain. Il faut attendre le moment de la moisson: ce n’est qu’alors qu’ils seront séparés et que l’ivraie sera brûlée. C’est aussi une histoire de bon sens.
On peut lire dans cette parabole une vision de l’histoire. A côté de Dieu — le propriétaire du champ — qui répand toujours et uniquement la bonne semence, il y a un adversaire, qui répand l’ivraie pour empêcher la croissance du blé. Le maître agit ouvertement, à la lumière du jour, et son but est une bonne récolte; l’autre, l’adversaire, au contraire, profite de l’obscurité de la nuit et agit par envie, par hostilité, pour tout gâcher. L’adversaire auquel Jésus se réfère a un nom: c’est le diable, l’opposant de Dieu par excellence. Son intention est d’entraver l’œuvre du salut, faire en sorte que le Royaume de Dieu soit empêché par des ouvriers iniques, des semeurs de scandales. En effet, le bon grain et l’ivraie représentent non pas le bien et le mal de façon abstraite, mais nous êtres humains, qui pouvons suivre Dieu ou bien le diable. Très souvent, nous avons entendu qu’une famille était en paix, puis ont commencé les guerres, les jalousies… un quartier qui était en paix, puis de mauvaises choses ont commencé… Et nous avons l’habitude de dire: «Quelqu’un est venu là pour semer la zizanie», ou «cette personne de la famille sème la zizanie avec ses médisances». C’est toujours semer le mal qui détruit. Et c’est toujours le diable, ou notre tentation qui le fait: quand nous tombons dans la tentation de médire pour détruire les autres.
L’intention des serviteurs est d’éliminer immédiatement le mal, c’est-à-dire les personnes malfaisantes, mais le maître est plus sage, il voit plus loin: ils doivent savoir attendre, car endurer des persécutions et des hostilités fait partie de la vocation chrétienne. Le mal doit certainement être rejeté, mais les mauvais sont des personnes avec lesquelles il faut user de patience. Il ne s’agit pas de la tolérance hypocrite qui cache de l’ambiguïté, mais de la justice adoucie par la miséricorde. Si Jésus est venu chercher les pécheurs plus que les justes, soigner les malades avant les bien-portants ( Mt 9, 12-13), notre action de disciples doit elle aussi viser non pas à éliminer les mauvais, mais à les sauver. Et là, il faut de la patience.
--->L’Evangile d’aujourd’hui présente deux façons d’agir et d’habiter l’histoire: d’un côté, le regard du maître, qui voit loin; de l’autre, le regard des serviteurs, qui voient le problème. Les serviteurs ont à cœur un champ sans mauvaise herbe, le patron a à cœur le bon grain. Le Seigneur nous invite à adopter son regard, celui qui se fixe sur le bon grain, qui sait le protéger également parmi les mauvaises herbes. Ce n’est pas celui qui se met à la chasse des limites et des défauts des autres qui collabore bien avec Dieu, mais plutôt celui qui sait reconnaître le bien qui croît silencieusement dans le champ de l’Eglise et de l’histoire, en le cultivant jusqu’à maturation. Et alors ce sera Dieu, et Lui seul, qui récompensera les bons et punira les méchants. Que la Vierge Marie nous aide à comprendre et à imiter la patience de Dieu, qui veut qu’aucun de ses enfants, qu’il aime d’un amour de Père, ne se perde.
FAUSTI - "Qu'ils grandissent tous les deux ensemble", dit le Seigneur à ceux qui Lui proposent d'éradiquer l'enchevêtrement. L'herbe est une mauvaise herbe toxique et vénéneuse. Au début, on ne peut pas la distinguer d'une petite plante de blé, puis elle s'enracine si bien qu'en l'arrachant, on déracine le même blé. Nous voudrions que la communauté chrétienne soit parfaite, pure et sans défaut, et nous sommes soucieux d'éradiquer les mauvaises herbes qui se trouvent en nous et autour de nous. Les plus grandes catastrophes proviennent précisément de la tentative d'éliminer le mal. La violence sacrée est la pire. "pour le bien" viole toute liberté. Le triomphe de la bonne volonté ne se fera qu'à la fin, et par l'œuvre de Dieu. Il y a d'abord le temps de la patience, la nôtre et la Sienne qui voit le mal de nous et des autres comme un lieu de miséricorde, respectivement reçu et accordé. L'église n'est pas une secte de purs ; en elle, il y a de places pour tous. Et nous serons jugés par notre propre jugement, mesurés par notre propre mesure. La miséricorde dont nous aurons fait usage sera notre mesure de vérité. Le jugement de Dieu est déjà donné sur la croix, où le Fils fait venir sur Soi-même le mal du monde : à Lui notre perdition, à nous Sa beauté. En réalité, la croix, bois vert, brûle à la place du bois sec. Le Royaume des Cieux est comparé à un grain de moutarde, invisible comme la tête d'une épingle. Son extrême petitesse est scandaleusement associée à la grandeur du Royaume. Sa grandeur n'est pas celle des plus hauts cèdres. C'est celui du bois de la croix, où les oiseaux trouvent des nids. Ainsi tous les arbres de la forêt savent "qui" est le Seigneur, celui qui humilie l'arbre haut et élève l'arbre bas, fait sécher l'arbre vert et fait germer l'arbre sec. (EZ 17:22-23) Il est Lui-même le bois vert qui sèche pour brûler nos iniquités et nous communiquer son sang. Si la petite graine jetée devient le grand arbre de la croix, ce poing de pâte qui a mal tourné, pris et caché dans trois mesures de farine, le Christ est enterré, caché pendant trois jours au cœur de la terre, fera lever une vie nouvelle, libérée du vieux levain de la malice et de la méchanceté. "Ainsi en sera-t-il à l'accomplissement du monde." dit Jésus . Deux feux brilleront : le feu des méchants qui brûlent comme des ordures, et le feu des justes qui brillent comme le soleil. L'épanouissement du monde est comparé à la récolte, le moment où la graine devient pain et joie. Ce sera le cas lorsque Dieu aura accompli dans le monde son œuvre, son chef-d'œuvre : le Visage du Fils. Ce n'est qu'à ce moment-là, et non avant, qu'il y aura le jugement. Il a déjà envoyé les Apôtres pour semer la Parole, à l'écoute de laquelle nous sommes jugés. Le temps, la vie que nous avons à notre disposition, est terminé : il a un début, un développement et une fin. En fin de compte, il ne restera que l'Amour, qui n'a jamais fin. Le feu de Dieu rendra alors manifeste l'œuvre de chacun. La paille de notre égoïsme sera brûlée et ce qui est précieux perdurera. Le soleil est le symbole de Dieu. Celui qui entend la Parole devient comme le Père (5:48) brille de sa Gloire, comme le Fils transfiguré. Ce qui en nous ne sera pas filial et fraternel disparaîtra. Quiconque écoute sera amené à connaître les mystères du Royaume ; et plus il en a, plus on lui en donnera.
Livre de
RispondiEliminala Sagesse 12,13.16-19.
Il n’y a pas d’autre dieu que toi, qui prenne soin de toute chose : tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.
Ta force est à l’origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te permet d’épargner toute chose.
Tu montres ta force si l’on ne croit pas à la plénitude de ta puissance, et ceux qui la bravent sciemment, tu les réprimes.
Mais toi qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance.
Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain ; à tes fils tu as donné une belle espérance : après la faute tu accordes la conversion.
Psaume 86(85)
Toi qui es bon et qui pardonnes,
plein d'amour pour tous ceux qui t'appellent,
écoute ma prière, Seigneur,
entends ma voix qui te supplie.
Toutes les nations, que tu as faites,
viendront se prosterner devant toi,
car tu es grand et tu fais des merveilles,
toi, Dieu, le seul.
Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié,
lent à la colère, plein d'amour et de vérité !
Regarde vers moi,
prends pitié de moi.
Lettre de saint Paul Apôtre
aux Romains 8,26-27.
Frères, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables.
Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu
que l’Esprit intercède pour les fidèles.
Évangile de Jésus-Christ
RispondiEliminaselon saint Matthieu 13,24-43.
En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”
Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”
Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” »
Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ.
C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole,
accomplissant ainsi la parole du prophète : ‘J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde.’
Alors, laissant les foules, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ;
ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
PAPE FRANÇOIS
RispondiEliminaANGÉLUS 19 juillet 2020
Chers frères et sœurs, bonjour!
Dans l’Evangile d’aujourd’hui ( Mt 13, 24-43) nous rencontrons encore Jésus qui parle en paraboles du Royaume des cieux à la foule. Je m’arrête uniquement sur la première, celle de l’ivraie, à travers laquelle Jésus nous fait connaître la patience de Dieu, en ouvrant notre cœur à l’espérance.
Jésus raconte que, dans le champ où le bon grain a été semé, pousse aussi l’ivraie, un terme qui résume toutes les herbes nocives, qui infestent le terrain. Entre nous, nous pouvons aussi dire qu’aujourd’hui encore, le terrain est dévasté par de nombreux désherbants et pesticides, qui au final font du mal aussi bien à l’herbe, qu’à la terre et à la santé. Je dis cela entre parenthèses. Les serviteurs vont alors voir le maître pour savoir d’où vient l’ivraie et lui répond: «C’est quelque ennemi qui a fait cela» (v. 28). Parce que nous avons semé du bon grain! Un ennemi, quelqu’un qui est en concurrence, est venu faire cela. Ils voudraient aller arracher tout de suite l’ivraie qui pousse; en revanche le maître s’y oppose, car l’on risquerait d’arracher avec les mauvaises herbes — l’ivraie — également le bon grain. Il faut attendre le moment de la moisson: ce n’est qu’alors qu’ils seront séparés et que l’ivraie sera brûlée. C’est aussi une histoire de bon sens.
On peut lire dans cette parabole une vision de l’histoire. A côté de Dieu — le propriétaire du champ — qui répand toujours et uniquement la bonne semence, il y a un adversaire, qui répand l’ivraie pour empêcher la croissance du blé. Le maître agit ouvertement, à la lumière du jour, et son but est une bonne récolte; l’autre, l’adversaire, au contraire, profite de l’obscurité de la nuit et agit par envie, par hostilité, pour tout gâcher. L’adversaire auquel Jésus se réfère a un nom: c’est le diable, l’opposant de Dieu par excellence. Son intention est d’entraver l’œuvre du salut, faire en sorte que le Royaume de Dieu soit empêché par des ouvriers iniques, des semeurs de scandales. En effet, le bon grain et l’ivraie représentent non pas le bien et le mal de façon abstraite, mais nous êtres humains, qui pouvons suivre Dieu ou bien le diable. Très souvent, nous avons entendu qu’une famille était en paix, puis ont commencé les guerres, les jalousies… un quartier qui était en paix, puis de mauvaises choses ont commencé… Et nous avons l’habitude de dire: «Quelqu’un est venu là pour semer la zizanie», ou «cette personne de la famille sème la zizanie avec ses médisances». C’est toujours semer le mal qui détruit. Et c’est toujours le diable, ou notre tentation qui le fait: quand nous tombons dans la tentation de médire pour détruire les autres.
L’intention des serviteurs est d’éliminer immédiatement le mal, c’est-à-dire les personnes malfaisantes, mais le maître est plus sage, il voit plus loin: ils doivent savoir attendre, car endurer des persécutions et des hostilités fait partie de la vocation chrétienne. Le mal doit certainement être rejeté, mais les mauvais sont des personnes avec lesquelles il faut user de patience. Il ne s’agit pas de la tolérance hypocrite qui cache de l’ambiguïté, mais de la justice adoucie par la miséricorde. Si Jésus est venu chercher les pécheurs plus que les justes, soigner les malades avant les bien-portants ( Mt 9, 12-13), notre action de disciples doit elle aussi viser non pas à éliminer les mauvais, mais à les sauver. Et là, il faut de la patience.
--->L’Evangile d’aujourd’hui présente deux façons d’agir et d’habiter l’histoire: d’un côté, le regard du maître, qui voit loin; de l’autre, le regard des serviteurs, qui voient le problème. Les serviteurs ont à cœur un champ sans mauvaise herbe, le patron a à cœur le bon grain. Le Seigneur nous invite à adopter son regard, celui qui se fixe sur le bon grain, qui sait le protéger également parmi les mauvaises herbes. Ce n’est pas celui qui se met à la chasse des limites et des défauts des autres qui collabore bien avec Dieu, mais plutôt celui qui sait reconnaître le bien qui croît silencieusement dans le champ de l’Eglise et de l’histoire, en le cultivant jusqu’à maturation. Et alors ce sera Dieu, et Lui seul, qui récompensera les bons et punira les méchants. Que la Vierge Marie nous aide à comprendre et à imiter la patience de Dieu, qui veut qu’aucun de ses enfants, qu’il aime d’un amour de Père, ne se perde.
RispondiEliminaFAUSTI - "Qu'ils grandissent tous les deux ensemble", dit le Seigneur à ceux qui Lui proposent d'éradiquer l'enchevêtrement. L'herbe est une mauvaise herbe toxique et vénéneuse. Au début, on ne peut pas la distinguer d'une petite plante de blé, puis elle s'enracine si bien qu'en l'arrachant, on déracine le même blé.
RispondiEliminaNous voudrions que la communauté chrétienne soit parfaite, pure et sans défaut, et nous sommes soucieux d'éradiquer les mauvaises herbes qui se trouvent en nous et autour de nous. Les plus grandes catastrophes proviennent précisément de la tentative d'éliminer le mal.
La violence sacrée est la pire. "pour le bien" viole toute liberté.
Le triomphe de la bonne volonté ne se fera qu'à la fin, et par l'œuvre de Dieu. Il y a d'abord le temps de la patience, la nôtre et la Sienne qui voit le mal de nous et des autres comme un lieu de miséricorde, respectivement reçu et accordé. L'église n'est pas une secte de purs ; en elle, il y a de places pour tous.
Et nous serons jugés par notre propre jugement, mesurés par notre propre mesure. La miséricorde dont nous aurons fait usage sera notre mesure de vérité.
Le jugement de Dieu est déjà donné sur la croix, où le Fils fait venir sur Soi-même le mal du monde : à Lui notre perdition, à nous Sa beauté.
En réalité, la croix, bois vert, brûle à la place du bois sec.
Le Royaume des Cieux est comparé à un grain de moutarde, invisible comme la tête d'une épingle.
Son extrême petitesse est scandaleusement associée à la grandeur du Royaume.
Sa grandeur n'est pas celle des plus hauts cèdres. C'est celui du bois de la croix, où les oiseaux trouvent des nids. Ainsi tous les arbres de la forêt savent "qui" est le Seigneur, celui qui humilie l'arbre haut et élève l'arbre bas, fait sécher l'arbre vert et fait germer l'arbre sec.
(EZ 17:22-23) Il est Lui-même le bois vert qui sèche pour brûler nos iniquités et nous communiquer son sang.
Si la petite graine jetée devient le grand arbre de la croix, ce poing de pâte qui a mal tourné, pris et caché dans trois mesures de farine, le Christ est enterré, caché pendant trois jours au cœur de la terre, fera lever une vie nouvelle, libérée du vieux levain de la malice et de la méchanceté.
"Ainsi en sera-t-il à l'accomplissement du monde." dit Jésus .
Deux feux brilleront : le feu des méchants qui brûlent comme des ordures, et le feu des justes qui brillent comme le soleil.
L'épanouissement du monde est comparé à la récolte, le moment où la graine devient pain et joie.
Ce sera le cas lorsque Dieu aura accompli dans le monde son œuvre, son chef-d'œuvre : le Visage du Fils.
Ce n'est qu'à ce moment-là, et non avant, qu'il y aura le jugement.
Il a déjà envoyé les Apôtres pour semer la Parole, à l'écoute de laquelle nous sommes jugés.
Le temps, la vie que nous avons à notre disposition, est terminé : il a un début, un développement et une fin. En fin de compte, il ne restera que l'Amour, qui n'a jamais fin. Le feu de Dieu rendra alors manifeste l'œuvre de chacun. La paille de notre égoïsme sera brûlée et ce qui est précieux perdurera.
Le soleil est le symbole de Dieu.
Celui qui entend la Parole devient comme le Père (5:48) brille de sa Gloire, comme le Fils transfiguré. Ce qui en nous ne sera pas filial et fraternel disparaîtra.
Quiconque écoute sera amené à connaître les mystères du Royaume ; et plus il en a, plus on lui en donnera.