Livre des Actes des Apôtres 2,14.22b-33. Le jour de la Pentecôte, Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. En effet, c’est de lui que parle David dans le psaume : ‘Je voyais le Seigneur devant moi sans relâche : il est à ma droite, je suis inébranlable. C’est pourquoi mon cœur est en fête, et ma langue exulte de joie ; ma chair elle-même reposera dans l’espérance : tu ne peux m’abandonner au séjour des morts ni laisser ton fidèle voir la corruption. Tu m’as appris des chemins de vie, tu me rempliras d’allégresse par ta présence.’ Frères, il est permis de vous dire avec assurance, au sujet du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son tombeau est encore aujourd’hui chez nous. Comme il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un homme issu de lui. Il a vu d’avance la résurrection du Christ, dont il a parlé ainsi : ‘Il n’a pas été abandonné à la mort, et sa chair n’a pas vu la corruption.’ Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez. »
Psaume 16(15), Garde-moi, mon Dieu : j'ai fait de toi mon refuge. J'ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu ! Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort. »
Je bénis le Seigneur qui me conseille : même la nuit mon cœur m'avertit. Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption.
Tu m'apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! À ta droite, éternité de délices !
Première lettre de saint Pierre Apôtre 1,17-21. Si vous invoquez comme Père celui qui juge impartialement chacun selon son œuvre, vivez donc dans la crainte de Dieu, pendant le temps où vous résidez ici-bas en étrangers. Vous le savez : ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or, que vous avez été rachetés de la conduite superficielle héritée de vos pères ; mais c’est par un sang précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache, le Christ. Dès avant la fondation du monde, Dieu l’avait désigné d’avance et il l’a manifesté à la fin des temps à cause de vous. C’est bien par lui que vous croyez en Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts et qui lui a donné la gloire ; ainsi vous mettez votre foi et votre espérance en Dieu.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24,13-35. Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
HOMELIE DU PAPE FRANÇOIS " Jésus est notre compagnon de pèlerinage " 26 avril 2020 Très souvent nous avons entendu que le christianisme n'est pas seulement une doctrine, n'est pas une manière de se comporter, n'est pas une culture. Si, il est tout cela, mais ce qui est le plus important, et qui vient en premier, est qu'il est une rencontre. Une personne est chrétienne parce qu'elle a rencontré Jésus Christ, elle s'est laissée rencontrer par Lui.
Ce passage de l'Evangile de Luc, nous raconte une rencontre, de manière à bien faire comprendre comment agit le Seigneur et comment est notre manière d'agir. Nous sommes nés avec une semence d'inquiétude. Dieu en a voulu ainsi: l'inquiétude de trouver la plénitude, l'inquiétude de trouver Dieu, très souvent sans même savoir que nous avons cette inquiétude. Notre cœur est inquiet, notre cœur a soif: soif de la rencontre avec Dieu. Il le cherche bien souvent sur de mauvaises routes: il se perd, il revient, il le cherche... De l'autre côté, Dieu a soif de la rencontre, au point qu'il a envoyé Jésus pour nous rencontrer, pour venir à la rencontre de cette inquiétude.
Comment agit Jésus? Dans ce passage de l'Evangile (cf. Lc 24,13-35) nous voyons bien qu'Il respecte, Il respecte notre situation, il ne va pas de l'avant. Seulement quelquefois, avec les têtus, pensons à Paul, quand il le fait tomber de son cheval. Mais d'habitude il va lentement, respectant notre rythme. C'est le Seigneur de la patience. Que de patience le Seigneur a-t-il avec nous, avec chacun de nous!
Le Seigneur marche à nos côtés, comme nous l'avons vu ici avec ces deux disciples. Il écoute nos inquiétudes, il les connaît et, à un certain moment, il nous dit quelque chose. Le Seigneur aime entendre comment nous parlons, pour bien nous comprendre et pour donner la juste réponse à cette inquiétude. Le Seigneur n'accélère pas le pas, il va toujours à notre pas, souvent lent, mais sa patience est ainsi.
Il existe une antique règle des pèlerins qui dit que le vrai pèlerin doit aller au pas de la personne la plus lente. Et Jésus est capable de cela, il le fait, il attend que nous fassions le premier pas. Et quand c'est le moment, il nous pose la question. Dans ce cas, il est clair: "Quels sont donc ces propos que vous échangez?" (cf. v. 17). Il fait semblant d'être ignorant pour nous faire parler. Il aime que nous parlions. Il aime entendre cela, il aime que nous parlions ainsi, pour nous écouter et répondre, il nous fait parler. Comme s'il ignorait tout, mais avec beaucoup de respect. Et ensuite il répond, il explique, jusqu'au point nécessaire. Là, il nous dit: «"Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire?". Et, commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait» (v. 26). Il explique, il éclaircit. Je confesse que j'éprouve de la curiosité pour savoir comment Jésus a expliqué, pour faire pareil. Cela a été une très belle catéchèse.
Et ensuite Jésus, ce même Jésus qui nous a accompagnés, qui s'est approché de nous, fait semblant d'aller plus loi, pour voir la mesure de notre inquiétude: "Non, viens, viens, reste un peu avec nous" (v. 29). Et ainsi la rencontre a lieu. Mais la rencontre n'est pas seulement le moment où le pain est rompu, ici, mais c'est tout le chemin. Nous rencontrons Jésus dans l'obscurité de nos doutes, également du doute affreux de nos péchés, et Lui est là pour aider, face à nos inquiétudes... Il est toujours avec nous.
FAUSTI - De cet épisode, tiré d'une tradition secondaire, Luc fait une page exemplaire pour nous montrer comment le Seigneur ressuscité est toujours présent dans nos vies de croyants et comment nous pouvons Le rencontrer. Les deux pèlerins sont une figure de l'Église. Il change de cœur, de visage et de chemin lorsque, dans la double table de la Parole et du Pain, elle "fait l'expérience" du Vivant et s'unit à la proclamation de foi de Pierre, par qui Il "a été vu". Dans ce récit, où l'on passe de "ne pas reconnaître" à "reconnaître" le Seigneur Jésus, Luc fait la synthèse de tout le chemin qu'il propose à son lecteur. Dès le début, il s'était fixé de faire "reconnaître" à Théophile la vérité de la Parole dans laquelle il était instruit. Et il le fait en deux étapes successives, qui correspondent aux deux parties de l'Évangile : l'écoute du Seigneur annonçant la Parole et la vision de son visage qui culmine sur la croix. Le centre des deux catéchèses est le mystère du Fils de l'homme, mort et ressuscité, devant Lequel tout homme "est fou et lent à croire". Le sens de tout l'Evangile, que Luc propose au croyant, est de bien lui faire " connaître " Jésus, afin qu'il puisse le " reconnaître " sans l'échanger contre un autre ! Les deux disciples connaissent l'Ecriture. Le Seigneur mort et ressuscité - dont l'Évangile nous parle et que nous avons mémorisé dans l'Eucharistie - nous amène à accueillir l'histoire de Jésus comme la réalisation et l'explication de tout le plan du salut. Nous pouvons nous aussi, comme les femmes et comme Pierre, aller en pèlerinage au tombeau. Comme eux, nous le trouvons vide. Le Vivant n'est pas là. Mais il ne nous a pas quittés. Il est sur les chemins du monde, jusqu'à ce que son règne soit accompli. Lui, le Fils unique, qui réside toujours auprès du Père, est sorti à la recherche des quatre-vingt-dix-neuf autres frères perdus. Il les suit, les rencontre et les accompagne, pour transformer leur exil de fuite en pèlerinage. La nostalgie - qui demeure et s'exprime en désir. "Maranà thà" - de la tristesse du retour toujours plus improbable d'un comte, elle devient une course joyeuse vers la maison du Père. Comme aux deux d'Emmaüs, Il se fait proche de chacun de nous. Il fait nos propres pas, ceux de la déception et de l'espérance, ceux de la mort et de la vie. Il nous rencontre dans nos déplacements quotidiens, s'associant à notre voyage, où que nous allions. Il ne se détourne pas de nous, même si nous nous éloignons de Lui. Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Notre cœur est mort et figé. Nos yeux, imprégnés de peur, sont incapables de Le reconnaître. Ils sont fermés depuis que, au pied de l'arbre, le mensonge les a ouverts sur notre nudité. Mais maintenant, Celui qui a été crucifié sur l'arbre, réchauffe nos cœurs et éclaircit notre vue. Il nous explique en personne les Écritures et nous ouvre les yeux. Même quand Il devient invisible, nous savons qu'Il est entré pour rester avec nous. Avec Sa force, nous accomplissons le Saint Voyage qui nous met en communion de foi et de vie avec les premiers disciples. Nous aussi, nous "reconnaissons" le Vivant. Eux aussi L'ont "vu". Mais seulement pour un court moment, pour établir leur foi et la nôtre. > Après tout, c'est le même chemin qui mène à Le reconnaître et la force qui en résulte est identique. Aussi bien ceux qui l'ont vu que chacun d'entre nous à qui il a été témoigné, nous venons à Lui par l'annonce qui Le révèle comme le Ressuscité, la mémoire de Sa Parole et Son "geste" de rompre le pain. La Parole et le Pain, avec lesquels Il demeure dans notre esprit et dans notre chair, sont le viatique de l'Église jusqu'à la fin des temps. L'homme devient la Parole qui entend, et il vit du Pain qu'il mange. La Parole et le Corps du Fils nous assimilent à Lui, en nous donnant son propre Esprit, qui est la force de vivre en enfants du Père et en frères parmi nous. Durant sa vie, Jésus ne s'est occupé que de quelqu'un et seulement temporairement : les malades guéris, même les morts ressuscités, mourront à nouveau.
Penser à Lui, parler de Lui, comme pour ces deux disciples (l'un est Cléopas, l'autre peut porter notre nom), c'est toujours, cependant, marcher avec Lui, même à notre insu. "Le Seigneur est proche de ceux qui l'invoquent et le cherchent d'un cœur sincère", nous rappelle le Psaume 145. Et Lui-même nous soutient, nous éclaire par sa Parole qui fait brûler le cœur dans l'Esprit, par sa Présence qui établit une amitié dans la Vérité du dialogue qui éclaire le sens des événements, dans une perspective de réalisation des attentes, de renaissance de l'Espérance, d'expérience d'un Amour qui se fait Don de Soi. Le moment de cette rencontre, le matin après le sabbat, marque le début de la célébration de l'Eglise, des Communautés qui, à l'écoute de Jésus, dans les petits Emmaüs dispersés dans le monde, reçoivent toujours, sans interruption, le Don de la Parole et du Pain rompu, dans l'Eucharistie, l'action de grâce dans laquelle on vit avec et de Celui qui a dit : "Je serai avec vous jusqu'à la fin du monde". Don de la Vie, effectué à la dernière Cène, réalisé sur la Croix, source de Force et Chant d'Eternité qui rend Gloire au Père, dans son Amour Infini, par le Fils Né, Mort et Ressuscité pour nous !
Livre des Actes des Apôtres 2,14.22b-33.
RispondiEliminaLe jour de la Pentecôte, Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles.
Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.
Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies.
Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir.
En effet, c’est de lui que parle David dans le psaume : ‘Je voyais le Seigneur devant moi sans relâche : il est à ma droite, je suis inébranlable.
C’est pourquoi mon cœur est en fête, et ma langue exulte de joie ; ma chair elle-même reposera dans l’espérance :
tu ne peux m’abandonner au séjour des morts ni laisser ton fidèle voir la corruption.
Tu m’as appris des chemins de vie, tu me rempliras d’allégresse par ta présence.’
Frères, il est permis de vous dire avec assurance, au sujet du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son tombeau est encore aujourd’hui chez nous.
Comme il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un homme issu de lui.
Il a vu d’avance la résurrection du Christ, dont il a parlé ainsi : ‘Il n’a pas été abandonné à la mort, et sa chair n’a pas vu la corruption.’
Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins.
Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis,
et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez. »
Psaume 16(15),
Garde-moi, mon Dieu : j'ai fait de toi mon refuge.
J'ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. »
Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon cœur m'avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m'abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.
Tu m'apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !
Première lettre
de saint Pierre Apôtre 1,17-21.
Si vous invoquez comme Père celui qui juge impartialement chacun selon son œuvre, vivez donc dans la crainte de Dieu, pendant le temps où vous résidez ici-bas en étrangers.
Vous le savez : ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or, que vous avez été rachetés de la conduite superficielle héritée de vos pères ;
mais c’est par un sang précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache, le Christ.
Dès avant la fondation du monde, Dieu l’avait désigné d’avance et il l’a manifesté à la fin des temps à cause de vous.
C’est bien par lui que vous croyez en Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts et qui lui a donné la gloire ; ainsi vous mettez votre foi et votre espérance en Dieu.
Évangile de Jésus-Christ
RispondiEliminaselon saint Luc 24,13-35.
Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple :
comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin.
Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
HOMELIE DU PAPE FRANÇOIS
RispondiElimina" Jésus est notre compagnon de pèlerinage " 26 avril 2020
Très souvent nous avons entendu que le christianisme n'est pas seulement une doctrine, n'est pas une manière de se comporter, n'est pas une culture. Si, il est tout cela, mais ce qui est le plus important, et qui vient en premier, est qu'il est une rencontre. Une personne est chrétienne parce qu'elle a rencontré Jésus Christ, elle s'est laissée rencontrer par Lui.
Ce passage de l'Evangile de Luc, nous raconte une rencontre, de manière à bien faire comprendre comment agit le Seigneur et comment est notre manière d'agir. Nous sommes nés avec une semence d'inquiétude. Dieu en a voulu ainsi: l'inquiétude de trouver la plénitude, l'inquiétude de trouver Dieu, très souvent sans même savoir que nous avons cette inquiétude. Notre cœur est inquiet, notre cœur a soif: soif de la rencontre avec Dieu. Il le cherche bien souvent sur de mauvaises routes: il se perd, il revient, il le cherche... De l'autre côté, Dieu a soif de la rencontre, au point qu'il a envoyé Jésus pour nous rencontrer, pour venir à la rencontre de cette inquiétude.
Comment agit Jésus? Dans ce passage de l'Evangile (cf. Lc 24,13-35) nous voyons bien qu'Il respecte, Il respecte notre situation, il ne va pas de l'avant. Seulement quelquefois, avec les têtus, pensons à Paul, quand il le fait tomber de son cheval. Mais d'habitude il va lentement, respectant notre rythme. C'est le Seigneur de la patience. Que de patience le Seigneur a-t-il avec nous, avec chacun de nous!
Le Seigneur marche à nos côtés, comme nous l'avons vu ici avec ces deux disciples. Il écoute nos inquiétudes, il les connaît et, à un certain moment, il nous dit quelque chose. Le Seigneur aime entendre comment nous parlons, pour bien nous comprendre et pour donner la juste réponse à cette inquiétude. Le Seigneur n'accélère pas le pas, il va toujours à notre pas, souvent lent, mais sa patience est ainsi.
Il existe une antique règle des pèlerins qui dit que le vrai pèlerin doit aller au pas de la personne la plus lente. Et Jésus est capable de cela, il le fait, il attend que nous fassions le premier pas. Et quand c'est le moment, il nous pose la question. Dans ce cas, il est clair: "Quels sont donc ces propos que vous échangez?" (cf. v. 17). Il fait semblant d'être ignorant pour nous faire parler. Il aime que nous parlions. Il aime entendre cela, il aime que nous parlions ainsi, pour nous écouter et répondre, il nous fait parler. Comme s'il ignorait tout, mais avec beaucoup de respect. Et ensuite il répond, il explique, jusqu'au point nécessaire. Là, il nous dit: «"Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire?". Et, commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait» (v. 26). Il explique, il éclaircit. Je confesse que j'éprouve de la curiosité pour savoir comment Jésus a expliqué, pour faire pareil. Cela a été une très belle catéchèse.
Et ensuite Jésus, ce même Jésus qui nous a accompagnés, qui s'est approché de nous, fait semblant d'aller plus loi, pour voir la mesure de notre inquiétude: "Non, viens, viens, reste un peu avec nous" (v. 29). Et ainsi la rencontre a lieu. Mais la rencontre n'est pas seulement le moment où le pain est rompu, ici, mais c'est tout le chemin. Nous rencontrons Jésus dans l'obscurité de nos doutes, également du doute affreux de nos péchés, et Lui est là pour aider, face à nos inquiétudes... Il est toujours avec nous.
FAUSTI - De cet épisode, tiré d'une tradition secondaire, Luc fait une page exemplaire pour nous montrer comment le Seigneur ressuscité est toujours présent dans nos vies de croyants et comment nous pouvons Le rencontrer.
RispondiEliminaLes deux pèlerins sont une figure de l'Église. Il change de cœur, de visage et de chemin
lorsque, dans la double table de la Parole et du Pain, elle "fait l'expérience" du Vivant et s'unit à la proclamation de foi de Pierre, par qui Il "a été vu".
Dans ce récit, où l'on passe de "ne pas reconnaître" à "reconnaître" le Seigneur Jésus, Luc fait la synthèse de tout le chemin qu'il propose à son lecteur.
Dès le début, il s'était fixé de faire "reconnaître" à Théophile la vérité de la Parole dans laquelle il était instruit. Et il le fait en deux étapes successives, qui correspondent aux deux parties de l'Évangile : l'écoute du Seigneur annonçant la Parole et la vision de son visage qui culmine sur la croix.
Le centre des deux catéchèses est le mystère du Fils de l'homme, mort et ressuscité, devant Lequel tout homme "est fou et lent à croire".
Le sens de tout l'Evangile, que Luc propose au croyant, est de bien lui faire " connaître " Jésus, afin qu'il puisse le " reconnaître " sans l'échanger contre un autre ! Les deux disciples connaissent l'Ecriture. Le Seigneur mort et ressuscité - dont l'Évangile nous parle et que nous avons mémorisé dans l'Eucharistie - nous amène à accueillir l'histoire de Jésus comme la réalisation et l'explication de tout le plan du salut.
Nous pouvons nous aussi, comme les femmes et comme Pierre, aller en pèlerinage au tombeau. Comme eux, nous le trouvons vide. Le Vivant n'est pas là. Mais il ne nous a pas quittés.
Il est sur les chemins du monde, jusqu'à ce que son règne soit accompli.
Lui, le Fils unique, qui réside toujours auprès du Père, est sorti à la recherche des quatre-vingt-dix-neuf autres frères perdus. Il les suit, les rencontre et les accompagne, pour transformer leur exil de fuite en pèlerinage. La nostalgie - qui demeure et s'exprime en désir. "Maranà thà" - de la tristesse du retour toujours plus improbable d'un comte, elle devient une course joyeuse vers la maison du Père.
Comme aux deux d'Emmaüs, Il se fait proche de chacun de nous. Il fait nos propres pas, ceux de la déception et de l'espérance, ceux de la mort et de la vie. Il nous rencontre dans nos déplacements quotidiens, s'associant à notre voyage, où que nous allions. Il ne se détourne pas de nous, même si nous nous éloignons de Lui. Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
Notre cœur est mort et figé. Nos yeux, imprégnés de peur, sont incapables de Le reconnaître. Ils sont fermés depuis que, au pied de l'arbre, le mensonge les a ouverts sur notre nudité.
Mais maintenant, Celui qui a été crucifié sur l'arbre, réchauffe nos cœurs et éclaircit notre vue.
Il nous explique en personne les Écritures et nous ouvre les yeux. Même quand Il devient invisible, nous savons qu'Il est entré pour rester avec nous. Avec Sa force, nous accomplissons le Saint Voyage qui nous met en communion de foi et de vie avec les premiers disciples. Nous aussi, nous "reconnaissons" le Vivant.
Eux aussi L'ont "vu". Mais seulement pour un court moment, pour établir leur foi et la nôtre.
> Après tout, c'est le même chemin qui mène à Le reconnaître et la force qui en résulte est identique. Aussi bien ceux qui l'ont vu que chacun d'entre nous à qui il a été témoigné, nous venons à Lui par l'annonce qui Le révèle comme le Ressuscité, la mémoire de Sa Parole et Son "geste" de rompre le pain. La Parole et le Pain, avec lesquels Il demeure dans notre esprit et dans notre chair, sont le viatique de l'Église jusqu'à la fin des temps.
L'homme devient la Parole qui entend, et il vit du Pain qu'il mange.
La Parole et le Corps du Fils nous assimilent à Lui, en nous donnant son propre Esprit, qui est la force de vivre en enfants du Père et en frères parmi nous.
Durant sa vie, Jésus ne s'est occupé que de quelqu'un et seulement temporairement : les malades guéris, même les morts ressuscités, mourront à nouveau.
Penser à Lui, parler de Lui, comme pour ces deux disciples (l'un est Cléopas, l'autre peut porter notre nom), c'est toujours, cependant, marcher avec Lui, même à notre insu. "Le Seigneur est proche de ceux qui l'invoquent et le cherchent d'un cœur sincère", nous rappelle le Psaume 145.
RispondiEliminaEt Lui-même nous soutient, nous éclaire par sa Parole qui fait brûler le cœur dans l'Esprit, par sa Présence qui établit une amitié dans la Vérité du dialogue qui éclaire le sens des événements, dans une perspective de réalisation des attentes, de renaissance de l'Espérance, d'expérience d'un Amour qui se fait Don de Soi.
Le moment de cette rencontre, le matin après le sabbat, marque le début de la célébration de l'Eglise, des Communautés qui, à l'écoute de Jésus, dans les petits Emmaüs dispersés dans le monde, reçoivent toujours, sans interruption, le Don de la Parole et du Pain rompu, dans l'Eucharistie, l'action de grâce dans laquelle on vit avec et de Celui qui a dit : "Je serai avec vous jusqu'à la fin du monde".
Don de la Vie, effectué à la dernière Cène, réalisé sur la Croix, source de Force et Chant d'Eternité qui rend Gloire au Père, dans son Amour Infini, par le Fils Né, Mort et Ressuscité pour nous !