La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d’homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Si je dis au méchant : “Tu vas mourir”, et que tu ne l’avertis pas, si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang. Au contraire, si tu avertis le méchant d’abandonner sa conduite, et qu’il ne s’en détourne pas, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie. »
Psaume 95(94), 1-2.6-7ab.7d-8a.9. Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! Allons jusqu'à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le !
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu'il conduit.
Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m'ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 13,8-10. Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. La Loi dit : ‘Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras pas.’ Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ L’amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,15-20.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »
De l' HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS EN COLOMBIE Carthagène des Indes 10 septembre 2017 « La dignité de la personne et les droits humains »
Ces jours-ci j’ai entendu de nombreux témoignages de ceux qui sont allés à la rencontre de personnes qui leur avaient fait du mal. Blessures terribles que j’ai pu voir sur leurs propres corps. Pertes irréparables qui continuent à être pleurées ; cependant ils sont sortis, ils ont fait le premier pas sur un chemin différent de ceux déjà parcourus. Cela fait des décennies que la Colombie cherche la paix à tâtons et, comme l’enseigne Jésus, il n’a pas suffi que deux parties se rapprochent, dialoguent ; il a fallu que beaucoup d’autres acteurs interviennent dans ce dialogue réparateur des péchés. « S’il ne t’écoute pas [ton frère], prends en plus avec toi une ou deux personnes » (Mt 18, 15), nous dit le Seigneur dans l’Evangile.
Nous avons appris que ces chemins de pacification, de primauté de la raison sur la vengeance, de délicate harmonie entre la politique et le droit, ne peuvent pas ignorer les cheminements des gens. On n’y arrive pas avec l’élaboration de cadres juridiques et d’arrangements institutionnels entre groupes politiques ou économiques de bonne volonté. Jésus trouve la solution au dommage commis dans la rencontre personnelle entre les parties. De plus, il est toujours enrichissant d’introduire dans nos processus de paix l’expérience de secteurs qui, en de nombreuses occasions, ont été rendus invisibles, pour que ce soient précisément les communautés qui peignent elles-mêmes les processus de mémoire collective. « L’auteur principal, le sujet historique de ce processus, c’est le peuple et sa culture, et non une classe, une fraction, un groupe, une élite – tout le peuple et sa culture –. Nous n’avons pas besoin d’un projet de quelques-uns destiné à quelques-uns, ou d’une minorité éclairée ou qui témoigne et s’approprie un sentiment collectif. Il s’agit d’un accord pour vivre ensemble, d’un pacte social et culturel » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 239). Par la rencontre entre nous, nous redécouvrons nos droits, nous recréons la vie pour qu’elle redevienne authentiquement humaine. « La maison commune de tous les hommes doit continuer de s’élever sur une juste compréhension de la fraternité universelle et sur le respect de la sacralité de chaque vie humaine, de chaque homme et de chaque femme ; des pauvres, des personnes âgées, des enfants, des malades, des enfants à naître, des chômeurs, des abandonnés, de ceux qui sont considérés propres à être marginalisés, parce qu’on ne les perçoit plus que comme des numéros de l’une ou l’autre statistique. La maison commune de tous les hommes doit aussi s’édifier sur la compréhension d’une certaine sacralité de la nature créée » (Discours aux Nations Unies, 25 septembre 2015).
-->Dans l’Évangile, Jésus nous prévient aussi de la possibilité que l’autre se ferme, refuse de changer, persiste dans son mal. On ne peut nier qu’il y a des personnes persistant dans le péché qui blessent la cohabitation et la communauté : « Je pense au drame déchirant de la drogue sur laquelle on s’enrichit dans le mépris des lois morales et civiles » Ce mal porte atteinte directement à la dignité de la personne humaine et rompt progressivement l’image que le Créateur a modelée en nous. Je condamne fermement ce fléau qui a arraché de nombreuses vies et qui est maintenu et soutenu par des hommes sans scrupules. On ne peut pas jouer avec la vie de notre frère ni manipuler sa dignité. Je lance un appel pour qu’on cherche comment mettre fin au narcotrafic qui ne fait que semer la mort partout en tronquant de nombreuses espérances et en détruisant de nombreuses familles. Je pense également à d’autres drames : « à la dévastation des ressources naturelles et à la pollution en cours, à la tragédie de l’exploitation dans le travail. Je pense aux trafics illicites d’argent comme à la spéculation financière, qui souvent prend un caractère prédateur et nocif pour des systèmes économiques et sociaux entiers, exposant des millions d’hommes et de femmes à la pauvreté. Je pense à la prostitution qui chaque jour fauche des victimes innocentes, surtout parmi les plus jeunes, leur volant leur avenir. Je pense à l’abomination du trafic des êtres humains, aux délits et aux abus contre les mineurs, à l’esclavage qui répand encore son horreur en tant de parties du monde, à la tragédie souvent pas entendue des migrants sur lesquels on spécule indignement dans l’illégalité » (Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2014, n. 8), et même, on spécule aussi sur une « légalité aseptisée » pacifiste qui ne prend pas en compte la chair du frère, la chair du Christ. Voilà aussi pourquoi nous devons nous préparer et nous fonder solidement sur les principes de la justice qui ne diminuent en rien la charité. Il n’est pas possible de cohabiter en paix sans avoir rien fait contre ce qui corrompt la vie et lui porte atteinte. À ce sujet, nous nous souvenons de tous ceux qui, avec courage et inlassablement, ont travaillé et ont perdu la vie dans la défense et la sauvegarde des droits de la personne humaine et de sa dignité. Tout comme à eux, l’histoire nous demande d’assumer un engagement définitif pour la défense des droits humains, ici, à Carthagène des Indes, que vous avez choisie comme siège national de leur défense. Enfin, Jésus nous demande de prier ensemble ; que notre prière soit symphonique, avec des nuances personnelles, des accentuations diverses, mais qu’elle élève de manière unanime la même clameur. Je suis sûr que nous prions aujourd’hui pour le rachat de ceux qui s’étaient égarés, et non pour leur destruction, pour la justice et non pour la vengeance, pour la réparation dans la vérité et non pour l’oubli. Nous prions pour accomplir le thème de cette visite : « Faisons le premier pas ! », et que ce premier pas soit dans une direction commune. « Faire le premier pas » c’est surtout aller à la rencontre des autres avec le Christ, le Seigneur. Et il nous demande toujours de faire un pas résolu et sûr vers les frères, renonçant à la prétention d’être pardonnés sans pardonner, d’être aimés sans aimer. Si la Colombie veut une paix stable et durable, elle doit d’urgence faire un pas dans cette direction, qui est celle du bien commun, de l’équité, de la justice, du respect de la nature humaine et de ses exigences.
---> C’est seulement si nous aidons à défaire les nœuds de la violence que nous démêlerons le complexe écheveau des désaccords : il nous est demandé de faire le pas de la rencontre avec les frères, d’oser une correction qui n’entend pas exclure mais intégrer ; il nous est demandé d’être fermes, avec charité, dans ce qui n’est pas négociable ; en définitive, l’exigence est de construire la paix, « en parlant non pas avec la langue mais avec les mains et les œuvres » (saint Pierre Claver), et de lever ensemble les yeux vers le ciel : lui est capable de faire ce qui semble pour nous impossible, lui nous a promis de nous accompagner jusqu’à la fin des temps, et lui ne laissera pas stériles tant d’efforts.
FAUSTI - "Tu auras récupéré ton frère", dit Jésus à celui qui a su amener un pécheur à reconnaître sa propre erreur. En fait, il a restauré la fraternité : il n'est plus seul et lorsque deux frères sont ensemble, le Père est content et le Fils est avec eux. La vérité doit être faite dans la charité (Eph 4:15), mais la charité n'est jamais séparée de la vérité. La priorité est toujours celle de l'amour, mais elle se manifeste à la fois dans la recherche du perdu et dans l'éclaircissement de sa confusion ; et à la fin, on lui pardonne, cependant. Ce qui est dit sur la correction fraternelle semble en contradiction avec le non-jugement, avec la recherche de la réconciliation, avec la parabole des tares (13,24). En réalité, la correction fraternelle est un signe de grand amour : elle est possible dans une communauté où chacun est accueilli dans ses propres limites, n'est pas jugé s'il a tort, est acquitté s'il est coupable, est recherché s'il est perdu, est pardonné s'il pèche. Une personne, si, et dans la mesure où, il est prêt à accepter toute observation sans en l'avertir comme une agression.C'est un moyen concrète pour rechercher ceux qui sont perdus, afin qu'ils ne se perdent pas : c'est la plus haute expression de la miséricorde. C'est un moyen concrète pour rechercher ceux qui sont perdus, afin qu'ils ne se perdent pas : c'est la plus haute expression de la miséricorde. Correction fraternelle est l'exact opposé du scandale. Si cela néglige le frère et le conduit au mal, alors la correction prend soin de lui et l'éloigne du mal. Si le scandale perd, la correction gagne le frère. Le péché, en fait, brise la fraternité. Si vous pardonnez, vous ne la rétablissez qu'à moitié : vous êtes frère mais l'autre ne l'est pas encore, jusqu'à ce qu'il reconnaisse l'erreur et accepte le pardon. La correction, lorsqu'elle réussit, rétablit la fraternité de chaque côté. Nous devons essayer tous les moyens possibles pour ramener les perdus chez nous. D'abord face à face, puis avec la médiation des autres, et, si nécessaire, de la communauté elle-même. Celui qui ne veut pas changer d'avis sera considéré comme un païen et un pécheur. Ce n'est pas un jugement ou une condamnation, mais un remède, afin que le perdu puisse reconnaître son mal et se repentir. Traiter quelqu'un comme un païen et un publicain ne signifie pas l'exclure de son amour : Jésus est l'ami des publicains et des pécheurs, il est venu pour sauver ce qui est perdu et il enverra ses disciples à tous les païens. La communauté a le même pouvoir que Pierre, qui est le même que son Seigneur. Rendre présent sur la terre le jugement du Père qui est aux cieux, qui ne veut perdre aucun de ses petits. Pour avoir cet esprit, une prière fraternelle est nécessaire, adressée au Père qui nous garantit la présence du Fils. Jésus, en tant que Bon Pasteur, est aussi le Fils. Il gagne ses frères et sœurs à la miséricorde du Père en accueillant les pécheurs et en convainquant de leur péché ceux qui se considèrent justes. L'Église a reçu le même pouvoir que Jésus, et doit l'utiliser de la même manière. La prière commune, qui lui garantit la présence du Fils, obtient du Père la force de vivre le don de s'entraider et d'être ensemble pour le mieux. Une communauté chrétienne est spirituellement mature dans la mesure où elle est capable d'exercer une correction fraternelle. Il est utile de garder que cette question est proposée au centre du discours sur la communauté, après pas moins de dix-huit chapitres d'instruction. Nous sommes tentés de le placer au début du premier chapitre !
Livre d'Ézéchiel 33,7-9.
RispondiEliminaLa parole du Seigneur me fut adressée :
« Fils d’homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part.
Si je dis au méchant : “Tu vas mourir”, et que tu ne l’avertis pas, si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang.
Au contraire, si tu avertis le méchant d’abandonner sa conduite, et qu’il ne s’en détourne pas, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie. »
Psaume 95(94),
1-2.6-7ab.7d-8a.9.
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu'il conduit.
Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
Lettre de saint Paul Apôtre
aux Romains 13,8-10.
Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi.
La Loi dit : ‘Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras pas.’ Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’
L’amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour.
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Matthieu 18,15-20.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.
S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain.
Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »
EliminaDe l' HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS EN COLOMBIE
Carthagène des Indes 10 septembre 2017
« La dignité de la personne et les droits humains »
Ces jours-ci j’ai entendu de nombreux témoignages de ceux qui sont allés à la rencontre de personnes qui leur avaient fait du mal. Blessures terribles que j’ai pu voir sur leurs propres corps. Pertes irréparables qui continuent à être pleurées ; cependant ils sont sortis, ils ont fait le premier pas sur un chemin différent de ceux déjà parcourus. Cela fait des décennies que la Colombie cherche la paix à tâtons et, comme l’enseigne Jésus, il n’a pas suffi que deux parties se rapprochent, dialoguent ; il a fallu que beaucoup d’autres acteurs interviennent dans ce dialogue réparateur des péchés. « S’il ne t’écoute pas [ton frère], prends en plus avec toi une ou deux personnes » (Mt 18, 15), nous dit le Seigneur dans l’Evangile.
Nous avons appris que ces chemins de pacification, de primauté de la raison sur la vengeance, de délicate harmonie entre la politique et le droit, ne peuvent pas ignorer les cheminements des gens. On n’y arrive pas avec l’élaboration de cadres juridiques et d’arrangements institutionnels entre groupes politiques ou économiques de bonne volonté. Jésus trouve la solution au dommage commis dans la rencontre personnelle entre les parties. De plus, il est toujours enrichissant d’introduire dans nos processus de paix l’expérience de secteurs qui, en de nombreuses occasions, ont été rendus invisibles, pour que ce soient précisément les communautés qui peignent elles-mêmes les processus de mémoire collective. « L’auteur principal, le sujet historique de ce processus, c’est le peuple et sa culture, et non une classe, une fraction, un groupe, une élite – tout le peuple et sa culture –. Nous n’avons pas besoin d’un projet de quelques-uns destiné à quelques-uns, ou d’une minorité éclairée ou qui témoigne et s’approprie un sentiment collectif. Il s’agit d’un accord pour vivre ensemble, d’un pacte social et culturel » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 239).
Par la rencontre entre nous, nous redécouvrons nos droits, nous recréons la vie pour qu’elle redevienne authentiquement humaine. « La maison commune de tous les hommes doit continuer de s’élever sur une juste compréhension de la fraternité universelle et sur le respect de la sacralité de chaque vie humaine, de chaque homme et de chaque femme ; des pauvres, des personnes âgées, des enfants, des malades, des enfants à naître, des chômeurs, des abandonnés, de ceux qui sont considérés propres à être marginalisés, parce qu’on ne les perçoit plus que comme des numéros de l’une ou l’autre statistique. La maison commune de tous les hommes doit aussi s’édifier sur la compréhension d’une certaine sacralité de la nature créée » (Discours aux Nations Unies, 25 septembre 2015).
-->Dans l’Évangile, Jésus nous prévient aussi de la possibilité que l’autre se ferme, refuse de changer, persiste dans son mal. On ne peut nier qu’il y a des personnes persistant dans le péché qui blessent la cohabitation et la communauté : « Je pense au drame déchirant de la drogue sur laquelle on s’enrichit dans le mépris des lois morales et civiles » Ce mal porte atteinte directement à la dignité de la personne humaine et rompt progressivement l’image que le Créateur a modelée en nous. Je condamne fermement ce fléau qui a arraché de nombreuses vies et qui est maintenu et soutenu par des hommes sans scrupules. On ne peut pas jouer avec la vie de notre frère ni manipuler sa dignité. Je lance un appel pour qu’on cherche comment mettre fin au narcotrafic qui ne fait que semer la mort partout en tronquant de nombreuses espérances et en détruisant de nombreuses familles. Je pense également à d’autres drames : « à la dévastation des ressources naturelles et à la pollution en cours, à la tragédie de l’exploitation dans le travail. Je pense aux trafics illicites d’argent comme à la spéculation financière, qui souvent prend un caractère prédateur et nocif pour des systèmes économiques et sociaux entiers, exposant des millions d’hommes et de femmes à la pauvreté. Je pense à la prostitution qui chaque jour fauche des victimes innocentes, surtout parmi les plus jeunes, leur volant leur avenir. Je pense à l’abomination du trafic des êtres humains, aux délits et aux abus contre les mineurs, à l’esclavage qui répand encore son horreur en tant de parties du monde, à la tragédie souvent pas entendue des migrants sur lesquels on spécule indignement dans l’illégalité » (Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2014, n. 8), et même, on spécule aussi sur une « légalité aseptisée » pacifiste qui ne prend pas en compte la chair du frère, la chair du Christ. Voilà aussi pourquoi nous devons nous préparer et nous fonder solidement sur les principes de la justice qui ne diminuent en rien la charité. Il n’est pas possible de cohabiter en paix sans avoir rien fait contre ce qui corrompt la vie et lui porte atteinte. À ce sujet, nous nous souvenons de tous ceux qui, avec courage et inlassablement, ont travaillé et ont perdu la vie dans la défense et la sauvegarde des droits de la personne humaine et de sa dignité. Tout comme à eux, l’histoire nous demande d’assumer un engagement définitif pour la défense des droits humains, ici, à Carthagène des Indes, que vous avez choisie comme siège national de leur défense.
EliminaEnfin, Jésus nous demande de prier ensemble ; que notre prière soit symphonique, avec des nuances personnelles, des accentuations diverses, mais qu’elle élève de manière unanime la même clameur. Je suis sûr que nous prions aujourd’hui pour le rachat de ceux qui s’étaient égarés, et non pour leur destruction, pour la justice et non pour la vengeance, pour la réparation dans la vérité et non pour l’oubli. Nous prions pour accomplir le thème de cette visite : « Faisons le premier pas ! », et que ce premier pas soit dans une direction commune.
« Faire le premier pas » c’est surtout aller à la rencontre des autres avec le Christ, le Seigneur. Et il nous demande toujours de faire un pas résolu et sûr vers les frères, renonçant à la prétention d’être pardonnés sans pardonner, d’être aimés sans aimer. Si la Colombie veut une paix stable et durable, elle doit d’urgence faire un pas dans cette direction, qui est celle du bien commun, de l’équité, de la justice, du respect de la nature humaine et de ses exigences.
---> C’est seulement si nous aidons à défaire les nœuds de la violence que nous démêlerons le complexe écheveau des désaccords : il nous est demandé de faire le pas de la rencontre avec les frères, d’oser une correction qui n’entend pas exclure mais intégrer ; il nous est demandé d’être fermes, avec charité, dans ce qui n’est pas négociable ; en définitive, l’exigence est de construire la paix, « en parlant non pas avec la langue mais avec les mains et les œuvres » (saint Pierre Claver), et de lever ensemble les yeux vers le ciel : lui est capable de faire ce qui semble pour nous impossible, lui nous a promis de nous accompagner jusqu’à la fin des temps, et lui ne laissera pas stériles tant d’efforts.
EliminaFAUSTI - "Tu auras récupéré ton frère", dit Jésus à celui qui a su amener un pécheur à reconnaître sa propre erreur. En fait, il a restauré la fraternité : il n'est plus seul et lorsque deux frères sont ensemble, le Père est content et le Fils est avec eux.
RispondiEliminaLa vérité doit être faite dans la charité (Eph 4:15), mais la charité n'est jamais séparée de la vérité.
La priorité est toujours celle de l'amour, mais elle se manifeste à la fois dans la recherche du perdu et dans l'éclaircissement de sa confusion ; et à la fin, on lui pardonne, cependant.
Ce qui est dit
sur la correction fraternelle semble en contradiction avec le non-jugement, avec la recherche de la réconciliation, avec la parabole des tares (13,24). En réalité, la correction fraternelle est un signe de grand amour : elle est possible dans une communauté où chacun est accueilli dans ses propres limites, n'est pas jugé s'il a tort, est acquitté s'il est coupable, est recherché s'il est perdu, est pardonné s'il pèche.
Une personne,
si, et dans la mesure où, il est prêt à accepter toute observation sans en l'avertir comme une agression.C'est un moyen
concrète pour rechercher ceux qui sont perdus, afin qu'ils ne se perdent pas : c'est la plus haute expression de la miséricorde.
C'est un moyen
concrète pour rechercher ceux qui sont perdus, afin qu'ils ne se perdent pas : c'est la plus haute expression de la miséricorde.
Correction fraternelle
est l'exact opposé du scandale. Si cela néglige le frère et le conduit au mal, alors la correction prend soin de lui et l'éloigne du mal.
Si le scandale perd, la correction gagne le frère.
Le péché, en fait, brise la fraternité. Si vous pardonnez, vous ne la rétablissez qu'à moitié : vous êtes frère mais l'autre ne l'est pas encore, jusqu'à ce qu'il reconnaisse l'erreur et accepte le pardon.
La correction, lorsqu'elle réussit, rétablit la fraternité de chaque côté.
Nous devons essayer tous les moyens possibles pour ramener les perdus chez nous.
D'abord face à face, puis avec la médiation des autres, et, si nécessaire, de la communauté elle-même.
Celui qui ne veut pas changer d'avis sera considéré comme un païen et un pécheur.
Ce n'est pas un jugement ou une condamnation, mais un remède, afin que le perdu puisse reconnaître son mal et se repentir. Traiter quelqu'un comme un païen et un publicain ne signifie pas l'exclure de son amour : Jésus est l'ami des publicains et des pécheurs, il est venu pour sauver ce qui est perdu et il enverra ses disciples à tous les païens.
La communauté a le même pouvoir que Pierre, qui est le même que son Seigneur.
Rendre présent sur la terre le jugement du Père qui est aux cieux, qui ne veut perdre aucun de ses petits.
Pour avoir cet esprit, une prière fraternelle est nécessaire, adressée au Père qui nous garantit la présence du Fils.
Jésus, en tant que Bon Pasteur, est aussi le Fils.
Il gagne ses frères et sœurs à la miséricorde du Père en accueillant les pécheurs et en convainquant de leur péché ceux qui se considèrent justes.
L'Église a reçu le même pouvoir que Jésus, et doit l'utiliser de la même manière.
La prière commune, qui lui garantit la présence du Fils, obtient du Père la force de vivre le don de s'entraider et d'être ensemble pour le mieux.
Une communauté chrétienne est spirituellement mature dans la mesure où elle est capable d'exercer une correction fraternelle. Il est utile de garder que cette question est proposée au centre du discours sur la communauté, après pas moins de dix-huit chapitres d'instruction.
Nous sommes tentés de le placer au début du premier chapitre !